UE : l’idée d’un grand plan d’aide pour l’Europe de l’Est s’éloigne

photo_1235912399139-3-1.jpg
à Bruxelles (Photo : John Thys)

[01/03/2009 14:58:10] BRUXELLES (AFP) La République tchèque, qui préside l’UE, et plusieurs autres pays européens se sont dits opposés dimanche à un plan spécial pour aider l’Europe de l’Est face à la crise économique, une idée défendue notamment par la Hongrie, particulièrement affectée.

“Je ne crois pas que l’Europe de l’Est soit une région spéciale, je ne crois pas qu’il soit nécessaire de séparer plusieurs pays au sein de l’UE, je soutiendrai une aide de l’UE à tout pays (qui en a besoin), pas spécialement l’Europe de l’Est”, a déclaré le Premier ministre tchèque Mirek Topolanek, en arrivant à une réunion des dirigeants européens sur la crise économique.

Le Premier ministre estonien Andrus Ansip s’est lui aussi dit “fermement contre l’idée de créer un bloc” Europe de l’Est au sein de l’UE.

“Je ne crois pas qu’il y ait besoin de soutenir les pays d’Europe de l’Est (en bloc), ces pays sont très différents”, a-t-il insisté, en soulignant notamment que son pays ne souffrait pas de crise de liquidités, contrairement au voisin letton.

Le chef de file des ministres des Finances de la zone euro, le Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker, a abondé dans ce sens, faisant valoir que l’Europe de l’Est ne formait pas “un bloc” mais avait des “problèmes spécifiques”.

Même tonalité chez la chancelière allemande Angela Merkel, qui a mis en avant “la situation très différente” de pays comme la Slovénie, la Slovaquie et la Hongrie, en déconseillant de mener des débats à coups de “chiffres gigantesques”.

photo_1235912525811-3-1.jpg
à Bruxelles (Photo : John Thys)

“Nous avons montré jusqu’ici, en particulier à travers l’exemple de la Hongrie, que nous aidons les Etats dans le besoin”, a-t-elle argué. “Nous continuerons bien-sûr à la faire à travers les organisations internationales et via des moyens européens”, a ajouté la chancelière.

Le Premier ministre suédois, Fredrik Reinfeldt, a aussi souligné qu’il faut “agir en solidarité” avec les pays de l’Est, mais en aidant non pas de façon collective mais “sur une base bilatérale ceux qui ont besoin d’aide”.

Un diplomate européen de haut rang a résumé l’opinion générale en soulignant que l’annonce d’un plan pour l’Europe de l’Est risquait d’être contre-productif en provoquant la panique. “Il faut faire attention à ne pas susciter l’inquiétude”, a-t-il dit, “l’idée est d’aider les pays au cas par cas, pas d’anticiper les difficultés”.

Le Premier ministre hongrois – dont le pays est avec la Lettonie le plus touché à l’Est par le manque de liquidités – plaide lui pour un plan d’aide spécifique en faveur des banques de l’Est, compris entre 160 et 190 milliards, bien au-delà des 24,5 milliards annoncés vendredi par la BEI, la BERD et le FMI, et impliquant également la Banque centrale européenne.

M. Gyurcsany réclame aussi, comme la Pologne, une accélération de l’intégration des pays de l’Est dans la zone euro, à laquelle appartiennent seulement deux d’entre eux pour l’instant, la Slovénie et la Slovaquie.

Tout en soulignant la nécessité d’un “véritable esprit de solidarité” avec les pays de l’Est, le président de la Commission européenne José Manuel Barroso n’a évoqué dimanche aucun projet concret, soulignant seulement qu’il importait de prendre en compte les “difficultés spécifiques” des pays concernés.