Allemagne : nouvelle montée du chômage en février

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Dans un bureau de l’Agence nationale pour l’emploi allemande, le 23 mai 2005 (Photo : Jens Schlueter)

[26/02/2009 10:41:13] FRANCFORT, Allemagne (AFP) Le chômage en Allemagne a de nouveau augmenté en février sous les effets de la récession, et la facture aurait pu être plus lourde sans le recours massif des entreprises au chômage partiel, selon des chiffres annoncés jeudi.

Le taux de chômage en Allemagne a augmenté à 8,5% en février, contre 8,3% un mois plus tôt selon des données brutes, la référence dans le débat public en Allemagne, annoncées jeudi par l’agence fédérale pour l’emploi.

Le nombre de chômeurs s’élevait ainsi à 3,552 millions en février, soit 63.000 de plus que le mois précédent. L’hiver rigoureux, qui a paralysé les métiers de plein air comme dans le BTP, a joué un rôle négatif tout comme en janvier.

Après avoir résisté longtemps à la crise, le marché du travail s’est vite détérioré dans la première économie européenne. En novembre, le nombre de sans-emploi était passé brièvement sous la barre des 3 millions. Sans le recours des entreprises au chômage partiel, où l’Etat prend en charge le paiement d’une partie de la rémunération des salariés mis en congé forcé, la détérioration du marché de l’emploi serait nettement plus sévère.

“Les trois indicateurs clés du marché du travail ont évolué de manière négative : le chômage a augmenté, l’emploi a reculé, de même que la demande en main d’oeuvre”, a indiqué le président de l’agence Frank Weise, cité dans le communiqué. Dans ce contexte, le chômage technique a joué un rôle stabilisateur, a-t-il ajouté

Ce facteur a joué en particulier sur les chiffres en données corrigées des variations saisonnières et calendaires, selon l’agence. Le nombre de chômeurs a augmenté de 40.000 sur un mois, contre une hausse de 56.000 en janvier et moins que prévu par les économistes (+ 60.000) interrogés par l’agence Dow Jones Newswires.

Cette nouvelle montée du chômage est de mauvais augure pour l’évolution de la consommation dans le pays. “Même si le chômage n’a pas augmenté aussi fortement qu’ailleurs en zone euro, les intentions d’embauches dans les sondages présagent que le pire reste à venir”, réagit Ben May, analyste chez Capital Economics.

L’institut spécialisé GfK, qui publie un baromètre mensuel de la consommation, s’en inquiète aussi. Après avoir fait état jeudi dans sa dernière enquête d’une hausse du moral des ménages, il souligne qu’une forte augmentation du chômage pourrait la réduire à néant et mettre en danger sa prévision d’une progression de 0,5% des dépenses privées cette année.

Selon le président de l’agence pour l’emploi, il n’y a toutefois pas pour le moment de signe de plan massif de suppressions de postes, a-t-il souligné lors d’une conférence de presse. Il mise toujours sur un chômage en moyenne de 3,5 millions de personnes cette année, avec des pics au dessus de 4 millions à l’automne, a-t-il précisé.