Un pendule pour guider les chefs d’entreprise stressés

Par : Tallel

Un nouvel instrument mis au point par le cabinet Ernst & Young
permet d’anticiper dans la gestion d’une entreprise.

Quand le crédit est rare, les chefs d’entreprise ont l’œil
rivé sur un seul indicateur, la trésorerie. Partant de ce constat, les
consultants d’Ernst & Young ont inventé un nouveau pendule, «le stress pendulum
qui porte spécifiquement sur la question du cash». Cet outil permet aux
dirigeants de connaître leur position, de prendre les décisions pour éviter la
catastrophe et inventer le lendemain. S’ils en sont réduits à affronter les
échéances immédiates, ils courent tous les dangers. S’ils sont capables de
saisir des opportunités d’acquisition, ils savent qu’ils ont réussi. «Actuellement, tout l’art de diriger est de trouver un équilibre entre la
nécessité de sécuriser le présent et de préparer l’avenir», observe Jean-Pierre
Letartre, président d’Ernst & Young pour la France.

Ce pendule est le nouvel instrument mis au point par les consultants d’Ernst
& Young après avoir interrogé entre le 6 et le 19 janvier les dirigeants et
cadres supérieurs de 337 grandes entreprises du monde entier dont le chiffre
d’affaires est supérieur à 1 milliard de dollars. Leur étude intitulée «
Opportunités en temps de crise, quelles actions à engager ?», réalisée avec
l’institut Economist Intelligence Unit, montre qu’une forte majorité (74%) «se
déclare préoccupée avant tout d’assurer le présent», que plus d’un tiers (37%)
envisage de « restructurer pour s’adapter au nouvel environnement». Un petit
cinquième (19%) est décidé à «trouver de nouvelles opportunités de marché».

Refusant l’attentisme, les experts d’Ernst & Young assurent que la crise ne
doit pas être un prétexte pour utiliser les vieilles recettes. Quand tout va
mal, la tentation est grande, par exemple, de se contenter de réduire les
effectifs. « Or, la guerre des talents ne connaît pas de trêve», expliquent les
auteurs de l’enquête, qui encouragent à faire preuve «de loyauté à l’égard des
collaborateurs et à maintenir la recherche des meilleurs talents». Estimant que
«c’est le bon moment pour agir», ils conseillent aussi bien «d’investir dans la
fidélité des clients» que de «capitaliser sur les opportunités des marchés
émergents dont beaucoup enregistreront tout de même un taux de croissance de 5%
sans comparaison avec les pays développés». Deux initiatives qui permettent de
rebondir en étant plus fort quand la croissance sera de nouveau là.

Il est un autre domaine où les mentalités évoluent, celui de l’évaluation des
risques : 45% des responsables affirment que leur société a revu sa position au
cours du dernier trimestre.

Car le pire peut survenir rapidement. «Nombre des victimes les plus
emblématiques de la crise actuelle étaient sincèrement persuadées que le plus
dur était passé quelques semaines seulement avant leur effondrement», affirment
les experts d’Ernst & Young. Les progrès à accomplir sont importants, car «trop
souvent les mauvaises personnes se préoccupent des mauvais sujets au mauvais
moment».

(Source : http://www.lefigaro.fr)