écran le 5 février 2009 du Président français Nicolas Sarkozy à l’Elysée |
[05/02/2009 20:40:45] PARIS (AFP) Une semaine après la mobilisation syndicale du 29 janvier, Nicolas Sarkozy a promis jeudi soir des “mesures sociales” pour répondre à l’inquiétude des Français face à la crise et annoncé la suppression de la taxe professionnelle pour protéger l’activité économique.
Dès le début de son intervention radio-télévisée, le chef de l’Etat a, sans surprise, confirmé qu’il poursuivrait le cap des réformes “au même rythme”, mais promis que la somme de 1,4 milliard d’euros rapportés par ces prêts servirait à aider les plus démunis.
“Nous avons mobilisé des moyens importants pour sauver les banques, pour l’instant” ça n’a “pas coûté un centime d’euro” aux Français, a-t-il expliqué sur TF1, France, M6 et RTL, répondant aux nombreuses critiques qui ont suivi sa décision de refinancer le système bancaire mis à mal par la crise financière.
“A la fin de l’année 2009, l’argent que nous avons prêté aux banques pour qu’elles fassent leur métier rapportera au budget de l’Etat 1,4 milliard d’euros (d’intérêts), que j’utiliserai intégralement pour financer des mesures sociales”, a expliqué Nicolas Sarkozy.
Parmi les “pistes” susceptibles d’être financées par cette enveloppe, Nicolas Sarkozy a indiqué qu’il réfléchissait à une suppression de la 1ère tranche de l’impôt sur le revenu, à une “augmentation des allocations familiales”, et à un “chèque emploi service payé par l’Etat (…) pour les personnes âgées qui vivent seules ou les mères de famille seules”.
“L’Etat est prêt à faire un effort” pour “mieux protéger” les jeunes en fin de CDD et qui ne retrouvent pas d’emploi du fait de la crise, a-t-il ajouté.
Le président a aussi estimé qu’il fallait “aller plus loin” sur l’indemnisation du chômage partiel, déjà passée en décembre de 50 à 60% du salaire brut à la suite d’un accord entre partenaires sociaux.
étaire général de la CFDT François Chérèque s’exprime lors d’une conférence de presse de rentrée, le 09 septembre 2008 à Paris (Photo : Jacques Demarthon) |
Le président a précisé que ces propositions seraient soumises au patronat et aux organisations syndicales lors d’une réunion qui, a-t-il annoncé, aura lieu le 18 février.
Forts du succès de leur journée d’action de la semaine dernière, les syndicats ont suspendu leurs prochaines initiatives au contenu de la prestation télévisée du chef de l’Etat en faisant savoir qu’ils attendaient des gestes de sa part en faveur du pouvoir d’achat.
Le patron de la CFDT François Chérèque a ainsi réclamé un “changement de cap” de la politique gouvernementale, tandis que celui de FO Jean-Claude Mailly a prévenu que sans “relance par la consommation”, il y aura “remobilisation”. L’opposition de gauche lui a, elle aussi, réclamé un “changement de cap”.
Afin de préserver l’emploi et de “garder des usines en France”, Nicolas Sarkozy a également annoncé que la taxe professionnelle serait supprimée en 2010 dans tous les secteurs.
“Je ne peux pas dire aux actionnaires pour le coup: ‘ne délocalisez plus, relocalisez’, et en même temps leur laisser des charges et des contraintes qui font qu’ils ne s’en sortiront plus”, selon le chef de l’Etat.
Comme il le répète depuis plus d’un mois à chacune de ses sorties publiques, le chef de l’Etat a confirmé qu’il poursuivrait les réformes.
“Est-ce que les réformes que la France doit mettre en oeuvre, pour avoir le même emploi lorsque nous seront sortis de la crise, est-ce que ces réformes restent d’actualité? La réponse est oui”, a-t-il dit. “Si on doit arrêter, comme cela s’est si souvent fait dans le passé, chaque réforme quand il y a une manifestation, alors mieux vaut ne faire aucune réforme”.
L’intervention de Nicolas Sarkozy s’inscrit dans un contexte difficile, marqué par une forte augmentation du chômage, l’entrée du pays dans la récession et une baisse de sa popularité dans les sondages.