Trichet laisse entendre que la BCE veut éviter la déflation

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à Francfort (Photo : Thomas Lohnes)

[23/12/2008 21:07:31] PARIS (AFP) Le président de la Banque centrale européenne (BCE), Jean-Claude Trichet, ne s’est pas prononcé mardi sur une éventuelle baisse de taux d’intérêt supplémentaire après les baisses des derniers mois, mais a laissé entendre que la BCE agirait pour éviter une déflation.

Interrogé sur une éventuelle nouvelle baisse des taux lors d’une conférence organisée à l’Institut Montaigne, M. Trichet a refusé de se prononcer tout en insistant sur le fait que la BCE continuerait à faire “ce qui était nécessaire pour continuer à oeuvrer pour la stabilité des prix”, soit une inflation de “moins de 2% mais proche de 2%”.

“Je répète proche de 2%”, a-t-il insisté, une manière de souligner que la BCE ne voulait pas d’une inflation trop basse, et surtout pas d’une déflation, une baisse des prix prolongée redoutée par les dirigeants économiques car elle handicape durablement l’activité économique.

Il a, de nouveau, souligné que face à la crise la BCE avait “procédé au cours de ces dernières semaines à une baisse de taux de 175 points de base”, des baisses d’une rapidité et d’une ampleur jamais vue pour l’institut monétaire de Francfort, car “les anticipations d’inflation avaient diminué suffisamment”.

M. Trichet s’est par ailleurs félicité de la chute des cours du pétrole depuis la mi-juillet, après leur envolée spectaculaire du début 2008, soulignant que cette baisse des prix de l’or noir avait eu un “impact déflationniste”.

“Le très fort repli des cours de l’or noir et des matières premières va dans le bon sens” pour l’économie mondiale, a-t-il jugé, sans donner d’indices permettant de savoir si ce repli de l’inflation permettrait à la BCE de baisser davantage ses taux en janvier.

A la question de savoir pourquoi la zone euro avait à présent des taux d’intérêt supérieurs aux autres grandes zones économiques, notamment aux Etats-Unis, au Japon et à la Grande-Bretagne, M. Trichet a estimé que chaque pays “se trouve dans sa propre situation et doit faire face à ses propres chocs”.

Sur le niveau artificiellement sous évalué du yuan chinois, M. Trichet s’est contenté de dire que la BCE avait “toujours identifié les grands déséquilibres comme étant une zone de risque” et qu’il était “certainement bon au niveau de l’économie internationale” qu’un “certain nombre de monnaies d’asie émergentes puissent s’apprécier”.