Les ventes de voitures en Europe ont plongé de 25,8% en novembre

[16/12/2008 13:35:03] BRUXELLES (AFP)

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êt de production chez une usine PSA Peugeot Citroen à Montbelliard le 10 decembre 2008 (Photo : Sebastien Bozon)

Les ventes de voitures se sont effondrées en novembre en Europe, fournissant un nouvel argument en faveur d’un plan d’aide coordonné à ce secteur vital pour l’emploi, à l’image de celui toujours en négociation aux Etats-Unis.

Seulement 932.537 voitures neuves ont été immatriculées en novembre en Europe, soit un plongeon de 25,8% sur un an, a annoncé mardi l’Association des constructeurs automobiles européens (ACEA).

L’ACEA invoque la crise économique et financière, et souligne qu’il faut remonter à 1999 et 1993 pour trouver une baisse aussi significative.

Dès lundi soir devant le Parlement européen à Strasbourg, la ministre française de l’Economie Christine Lagarde, dont le pays préside l’UE, a estimé qu’il allait falloir réagir. L’automobile est l’un des premiers employeurs privés du continent.

“Nous devons peut-être envisager des interventions pour restructurer certains secteurs avant qu’il ne soit trop tard”, a-t-elle dit. “Nous ne pouvons rester assis sur nos mains alors que les autres agissent. Nous devons nous préoccuper de ce qui passe de l’autre côté de l’Atlantique”, a ajouté la ministre.

Les Etats-Unis examinent toujours des mesures d’aide à leurs constructeurs automobiles, après l’échec au Congrès d’un premier plan de 14 milliards de dollars. Le Canada s’est dit prêt vendredi à apporter une rallonge de 20% dès que l’aide américaine sera bouclée.

Le temps presse, surtout pour General Motors et Chrysler qui seraient seulement à quelques semaines de la faillite.

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êt de production chez une usine PSA Peugeot Citroen à Montbelliard le 10 decembre 2008 (Photo : Sebastien Bozon)

En Europe, la situation n’est pas encore si critique. Mais mois après mois, le recul des ventes s’aggrave: d’une chute de 7% en mai, juin et juillet, il est passé à 15,7% en août et 14,5% en octobre, pour atteindre désormais presque 26%.

“Les destructions d’emplois seront massives dans les pays qui n’aideront pas rapidement le secteur automobile à se financer”, vient d’avertir Carlos Ghosn, le patron de Renault.

L’Europe répond jusqu’ici timidement et en ordre dispersé aux appels à l’aide des constructeurs.

Dans son plan de relance de 200 milliards d’euros annoncé fin novembre, la Commission européenne n’a annoncé que de timides mesures de soutien aux voitures plus vertes, rejetant “un plan industriel à l’ancienne” jugé “contre-productif”.

Les pays où sont installés les constructeurs ne sont pas forcément sur cette ligne.

Le président français Nicolas Sarkozy a réuni lundi les patrons du secteur automobile pour examiner des mesures additionnelles aux 1,5 milliard d’euros de primes à la casse, aides au financement ou à la restructuration déjà annoncées au début du mois.

Il a demandé au gouvernement de présenter des conclusions fin janvier mais évoqué déjà de possibles prêts ou garanties, en contrepartie d’un “engagement fort” à ne pas délocaliser.

Le gouvernement allemand s’est dit vendredi en mesure de réagir “très vite” pour aider Opel qui, suite aux difficultés de sa maison mère General Motors, lui a demandé des garanties pouvant dépasser le milliard d’euros. Mais un porte-parole a là aussi averti que l’argent public devrait rester en Allemagne.

Et en Suède, où Volvo et Saab sont également mis en danger par la situation de leurs maisons mères Ford et General Motors, le gouvernement a annoncé jeudi un plan de 28 milliards de couronnes (2,65 milliards d’euros) sous forme d’aide à la recherche-développement, de garanties de crédits et de prêts d’urgence.

Tous les pays ne sont toutefois pas prêts à faire de même: le ministre tchèque des Finances Miroslav Kalousek, dont le pays prendra début janvier la présidence de l’UE, a ainsi exclu la semaine dernière “toute aide directe du gouvernement aux usines automobiles”.