Ce qu’il vous faut pour réussir votre projet

«Accompagnement et financement : les clés de la réussite de votre projet»,
tel est l’intitulé de l’atelier animé par le consultant Taieb Zitouni, en
marge de la première édition du salon de la création d’entreprises, tenu les
17 et 18 octobre 2008 à Tunis. Beaucoup de jeunes ont pris part à cet
atelier et l’ont attentivement suivi.

Qu’est-ce que l’accompagnement des promoteurs? Il s’agit, d’après
l’intervenant, d’un ensemble de services et de conseils fournis à un
promoteur pour la réalisation de son projet. La réalisation englobe toutes
les phases d’accueil, validation de l’idée, conception du projet, bouclage
du schéma de financement, réalisation du projet et, enfin, démarrage et
montée en croisière de l’exploitation.

Il est impératif, avant de parler de réussite ou d’échec, de connaître le
contexte économique. «Il faut immanquablement tenir compte du contexte
économique caractérisé par : une économie de plus en plus concurrentielle,
un arsenal législatif de la promotion des investissements devenu très
complexe, une multitude d’intervenants, un système bancaire et financier
exigeant, ceci en plus de la liberté des taux d’intérêt.

L’entrepreneur doit, d’après M. Zitouni, être «passionné, créatif,
inventif, leader, battant, extraverti, ayant un désir d’indépendance et
d’autonomie et prouvant un besoin de pouvoir, d’autorité, de réalisation
personnelle…

L’accompagnement de l’entrepreneur est très utile dans la mesure où il
permet de gagner du temps et de l’argent. Il permet également de former le
promoteur et de l’aider à trouver les solutions optimales. L’accompagnement
passe, selon l’intervenant, par six étapes.

La première étape est l’accueil du promoteur. Ça consiste d’abord à faire
sa connaissance (études, expérience, motivations) et puis celle de son
projet (idée, produits et /ou services, raison du choix,…). Vient ensuite la
formalisation des informations réunies par le promoteur avant d’informer ce
dernier sur les différentes étapes de la création d’une entreprise. La
détection de certains besoins en formation et de certaines obligations
légales (autorisation, cahier des charges,…) est également nécessaire au
niveau de cette première étape.

La validation de l’idée du projet est la deuxième étape de
l’accompagnement. Pour valider le projet, il faut que certains critères
soient réunis, à savoir :

– Marché du projet (existence d’un marché solvable, croissance du marché,
réglementation, innovation,…)

– Faisabilité technique du projet

– Adéquation entre le profil du promoteur et le projet

– Atouts du promoteur (vente, achat, technique, partenariat…).

La conception du projet vient en troisième lieu : il s’agit, pour
commencer, de délimiter le marché cible du projet (critères géographiques,
sociaux, professionnels,…), de faire sa caractérisation et quantification
(quantités consommées, producteurs locaux, importations, circuit de
distribution, prix, croissance du marché…).

Il faut ensuite choisir l’implantation du projet, faire le choix entre
construction et location et puis choisir le procédé de fabrication,
d’exploitation.

La détermination du coût du projet est une sous-étape basique de la
conception du projet. Il s’agit de déterminer en premier lieu les éléments
suivants: frais d’établissement (frais de constitution, frais avant
création, frais avant démarrage, frais de marketing), constructions,
équipement de production…, et puis de déterminer le fonds de roulement
(stock de matières premières et produits fabriqués, délais de règlement
fournisseurs et clients).

Il convient ensuite d’établir un schéma de financement là où nous
procédons à une répartition du capital crédit, en déterminant l’apport du
promoteur, l’apport des associés, la dotation éventuelle en capital des
fonds publics, la participation éventuelle des institutions (Sicars,…), le
crédit éventuel des institutions (banques,…), le CCA éventuel.

Toujours dans le cadre de la conception du projet, nous passons à l’étude
de la rentabilité financière : charges (exploitation, financement),
résultats financiers (exploitation, trésorerie), indicateurs de rentabilité
(TRI, Délai de récupération, ratios,…), étude de sensibilité…

Un plan marketing bien étudié et bien élaboré est l’une des clés de la
réussite du projet, souligne le consultant. Le plan marketing inclus : les
objectifs de vente, l’approche de la clientèle (déterminer, pour chaque
cible, la meilleure approche : contact direct, mailing, téléphone, médias,
foires et expositions,…), déterminer le circuit de distribution, la mise en
place d’un service après vente, le prix (en fonction du marché, en fonction
du coût).

Toutes ces étapes débouche sur l’élaboration du plan d’affaires et des
annexes justificatifs (description de procédé, plan de lay-out, rapport
d’enquête, factures proforma, réglementation…).

«La quatrième étape de l’accompagnement est la recherche de financement»,
note notre interlocuteur. Si le promoteur a choisi de s’adresser à une
banque ou une Sicar, il faut commencer par la préparation d’un dossier
bancable : sur le projet (Plan d’affaires avec justificatifs) et sur le
promoteur (CV, atouts), ceci avant de préparer le promoteur à la négociation
bancaire (attentes des bailleurs de fonds, appropriation du plan
d’affaires). L’accompagnement du promoteur dans cette étape consiste
également à l’assister quant à ses réactions aux questions des bailleurs de
fonds, l’aider pour faire les modifications nécessaires du plan d’affaires.
Lui donner quelques conseils à ce niveau ne peut qu’être que bénéfique.

Cette étape débouche sur le bouclage du schéma de financement (accords de
principe, protocoles d’accord)

Si le promoteur a choisi de rechercher du financement auprès des fonds
publics, il faut songer à déposer des dossiers auprès des administrations
(API, APIA, ONTT, MTC,…). L’accompagnement et les conseils sont toujours
valables. Si la réponse est positive, le promoteur aura des avantages.

L’avant-dernière étape de l’accompagnement, la réalisation du projet qui
comprend : la rédaction des statuts, les formalités de création,
l’assistance à l’achat des travaux et des équipements, l’assistance au
recrutement, l’assistance à l’organisation, l’assistance à la négociation
des contrats de crédit et de participation et enfin l’assistance au
déblocage des crédits et des participations.

«Démarrage et montée en croisière, c’est la dernière étape de
l’accompagnement», souligne M. Zitouni. Ça consiste à assister le promoteur
dans la réalisation du plan marketing, d’assurer le suivi technique et puis
financier du projet.

Six étapes aussi importantes l’une que l’autre pour garantir la réussite
de son projet.