Un plan pour booster l’économie numérique et doper une croissance en berne

[20/10/2008 16:48:54] PARIS (AFP)

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étaire d’Etat au développement à l’Economie numérique Eric Besson à l’Elysée le 20 octobre 2008 (Photo : Eric Feferberg)

Le secrétaire d’Etat au développement à l’Economie numérique, Eric Besson, a présenté lundi les grandes lignes du “France Numérique 2012″, qui compte 154 mesures et constitue, selon lui, l'”une des réponses à la crise” actuelle.

M. Besson, dont la fonction créée en mars avait constitué une première dans l’histoire de la République, a lu un discours du président Nicolas Sarkozy, qui devait annoncer ce plan mais qui a été retenu pour préparer le prochain sommet international sur la crise financière.

L’annonce de ce plan avait déjà été reportée d’une semaine en raison de l’actualité économique et financière chargée.

Ce plan, “ambitieux”, “peut et doit être un accélérateur de croissance”, a affirmé M. Besson, en estimant qu’il était “l’une des réponses à la crise”.

Rappelant que “l’économie numérique est le principal facteur de gains de compétitivité des économies développées”, il a rappelé qu'”en France, cet investissement (était) deux fois plus faible qu’aux Etats-Unis”.

Or, selon les économistes, “un doublement” de ces investissements “représenterait un point de croissance supplémentaire”, a-t-il noté.

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Carte de la couverture de la France par DSL

Nourri notamment de la réflexion menée lors des Assises du numérique, organisées de fin mai à mi-juillet, ce plan vise à permettre à “tous les Français” d’accéder à l’internet haut débit (contre 61% actuellement), une “commodité essentielle comme l’eau”, selon M. Besson. Aujourd’hui un à deux millions d’habitants en demeurent exclus, a-t-il rappelé.

A compter de 2010, chaque Français disposera ainsi d'”un droit opposable” pour bénéficier “d’un accès à internet haut débit à un tarif abordable, inférieur à 35 euros par mois”.

Pour les établissements scolaires, où le taux d’équipement est jugé “insuffisant” (huit ordinateurs pour 100 élèves en primaire), le secrétaire d’Etat a annoncé l’installation de “400 cyberbases sur cinq ans” et le “développement progressif de classes équipées”.

Dossier-clé, le passage à la TNT (télévision numérique terrestre) débutera en 2009 dans la région de Cherbourg et en Alsace, puis s’étendra progressivement aux autres départements et régions. L’extinction de l’analogique sera effective le 30 novembre 2011.

Les fréquences hertziennes libérées, appelées “dividende numérique”, seront partagées entre la radio, l’audiovisuel et les services d’accès à internet haut et très haut débit. La procédure d’attribution sera organisée en 2009.

Quant à la quatrième licence de téléphonie mobile, convoitée notamment par le fournisseur d’accès à internet Free (Iliad), candidat malheureux en 2007, M. Besson a indiqué qu'”un appel à candidatures sera(it) lancé au premier trimestre 2009″.

“Les critères de concurrence favoriseront en particulier les candidats, nouveaux entrants ou opérateurs déjà en place, qui proposeront les meilleures conditions aux opérateurs mobiles virtuels” (MVNO), a-t-il ajouté.

“Il ne s’agit donc ni d’imposer, ni d’exclure un quatrième opérateur”, a affirmé le secrétaire d’Etat, alors que des informations de presse ont fait état d’un abandon de la quatrième licence mobile.

Parmi les autres mesures, détaillées dans l’après-midi par M. Besson: la mise en place d’ambassadeurs du numérique pour inciter les PME à utiliser internet ou encore la création d’une carte d’identité électronique, “outil ultra-sécurisé” qui permettra “de prouver sans faille son identité sur internet”.