Tunisie – Port en eaux profondes d’Enfidha : Démarrage en 2009 des travaux de réalisation


Par ABOU Sarra

Huit groupes dont 4
occidentaux (Canada, Italie, Danemark et Portugal) et deux du Golfe ont
manifesté leur intérêt pour le financement, la réalisation et
l’exploitation, selon la technique de concession, du port en eaux profondes
dans la zone d’Enfidha (centre-est de Tunisie). Les noms des investisseurs
ont été jalousement gardés, à l’exception du groupe Dubaï World spécialiste
dans la gestion des ports.

Le dernier délai pour présenter l’offre financière est fixé au 25 décembre
tandis que l’’investisseur sélectionné sera connu le premier semestre de
l’année prochaine. Le démarrage du projet est prévu avant fin 2009.

Les caractéristiques techniques de ce projet structurant dont le coût
s’élève à 1400 Millions d’euros ont été présentées, lundi (aujourd’hui), aux
investisseurs présélectionnés au cours d’une conférence de pré-soumission du
projet, organisée à Gammarth (proche banlieue de Tunis). Cette conférence de
présentation sera suivie, mardi (demain), par le data room, une réunion au
cours de laquelle, les présélectionnés auront accès à un ensemble
d’informations juridiques, opérationnelles, comptables, fiscales, et
sociales sur le projet.

L’Etat tunisien va céder à l’investisseur qui sera retenu quelque 1.200
hectares extensibles pour la réalisation du port en plus de 2.000 hectares
destinés à abriter une zone logistique. En contrepartie, la Tunisie recevra
une redevance annuelle fixe par mètre carré, et une autre redevance variable
selon le trafic du port.
L’étude de faisabilité technique de ce projet confiée au bureau d’études
hollandais «Royal Has-Koning» associé à un partenaire tunisien,
International Development Consultants (IDC), a connu un certain retard en
raison de certaines réserves formulées à propos de certains aspects
techniques. L’étude a été accompagnée par une étude d’impact environnemental
du projet.

Selon cette étude, les risques de contamination de la nappe phréatique par
l’eau de mer existe mais demeure maîtrisable. Ce risque sera contenu à la
faveur d’une stratégie de gestion environnementale de la zone d’Enfidha.

Principales composantes de cette stratégie : la construction de deux
barrages pour un coût de 150 millions de dinars pour protéger la zone contre
les inondations et un plan d’action pour lutter contre l’érosion marine.

Au rayon des caractéristiques techniques, le cahier des charges fait mention
de l’aménagement, dans une première étape de 800 mètres de quais, pour
atteindre 1,5 km dans la 2ème étape et une zone d’activité logistique pour
rentabiliser le site valoriser, avec une réserve foncière de 3.000 hectares.

Le contrat inclus dans le cahier des charges, fixe également, la
responsabilité, les droits et les obligations des deux parties (l’Etat
tunisien et la société qui remportera l’appel d’offres).

La capacité d’accueil annuelle du terminal de conteneurs s’élève à environ 5
millions de conteneurs, alors que la capacité de la station
multidisciplinaire est de l’ordre de 4,5 millions de tonnes.

Ce projet constituera une excellente plateforme pour le trafic international
avec l’activité du transbordement et la desserte du marché tunisien. Pour
l’activité internationale, l’étude donne une capacité de 1,2 million EVP
(équivalent vingt pieds) en 2008 et sera portée en 2020 à 3,9 millions EVP.

Il contribuera à combler un déficit de capacité portuaire, dès 2009 en
Méditerranée centrale, du fait de sa position dans un carrefour de
transports maritime (entre les bassins occidental et oriental de la
Méditerranée), aérien (avec le futur aéroport d’Enfidha), routier (avec
l’axe autoroutier Bizerte-Sfax), et ferroviaire Tunis-Gabès.