[20/05/2008 20:55:18] NEW YORK (AFP) La Bourse de New York creusait ses pertes mardi à mi-séance, inquiète de l’envolée d’un indicateur d’inflation aux Etats-Unis, alors que les cours du pétrole enchaînent toujours les records: le Dow Jones perdait 1,56% et le Nasdaq cédait 1,28%. Vers 16H00 GMT, le Dow Jones Industrial Average (DJIA) reculait de 203,55 points à 12.824,61 points et l’indice Nasdaq, à forte composante technologique, de 32,23 points à 2.483,86 points. L’indice élargi Standard and Poor’s 500 baissait lui de 0,95%, soit 13,54 points, à 1.413,09 points. Alors que les cours du pétrole continuaient d’enchaîner record sur record, en dépassant pour la première fois les 129 dollars le baril à New York, l’inflation demeurait le point sensible du marché. En avril, si les prix à la production aux Etats-Unis ont progressé de 0,2%, moins que prévu, l’indice de base (hors alimentation et énergie) a en revanche bondi de 0,4%. Il a ainsi inscrit sur un an sa hausse la plus forte depuis 1991. La semaine dernière, le marché avait au contraire été plutôt rassuré par une hausse de 0,2% des prix à la consommation en avril et de seulement 0,1% pour l’indice de base. Mais le lien entre prix à la production et prix à la consommation est souvent fluctuant, notamment si les entreprises préfèrent rogner sur leurs marges bénéficiaires plutôt que de répercuter la hausse de leurs coûts sur les consommateurs. “Cet indice de base (des prix à la production) est une mauvaise nouvelle”, a jugé Peter Cardillo, d’Avalon Partners, car il fait craindre un poids supplémentaire sur le portefeuille des consommateurs, au moment justement où l’économie américaine a besoin d’une consommation dynamique pour se redresser. “La hausse des prix à la production se traduira dans les mois qui viennent par des prix à la consommation plus élevés ou par une réduction des bénéfices des entreprises, ou par les deux”, a développé Frederic Dickson, analyste de DA Davidson. “Mais cet indicateur fournit aussi tout simplement une bonne excuse aux investisseurs pour empocher des bénéfices” sur un marché qui avait fortement rebondi ces dernières semaines, a estimé Patrick O’Hare, analyste de Briefing.com. Dans ce contexte, le vice-président de la Réserve fédérale (Fed), Donald Kohn, a tenu des propos plutôt rassurants, affirmant que l’économie américaine allait se reprendre au second semestre et l’inflation se résorber progressivement. Le responsable de la banque centrale a également jugé que les taux d’intérêt sont actuellement au bon niveau. Cela renforçait encore la présomption des investisseurs que la Fed pourrait s’arrêter là dans sa politique d’assouplissement monétaire rapide et donc ne plus utiliser l’arme de la baisse des taux d’intérêt pour redynamiser l’économie. Par ailleurs, “les résultats de Home Depot pèsent sur le marché”, a considéré M. Cardillo. Cette grande enseigne de bricolage a vu son bénéfice net chuter de 66% au troisième trimestre, alors qu’il ferme des magasins pour faire front au ralentissement économique. L’action Home Depot chutait de 5,13% à 27,39 dollars. La morosité de la consommation a également été mise en lumière par la baisse de 0,4% des ventes hebdomadaires des chaînes de magasins lors de la semaine du 17 mai. En outre, les groupes de refinancement hypothécaire, Fannie Mae et Freddie Mac abandonnaient respectivement 3,97% à 27,80 dollars et 2,52% à 26,33 dollars, alors que le Congrès américain se rapprochait de l’adoption d’un texte visant à apporter la garantie de l’Etat sur près de 300 milliards de dollars d’emprunts immobiliers. Lundi, Wall Street avait terminé autour de l’équilibre, déjà freinée par le niveau historiquement élevé du prix du pétrole: le Dow Jones avait pris 0,32% et le SP 500 0,09%, mais le Nasdaq avait cédé 0,50%. Le marché obligataire avançait mardi. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans baissait à 3,809%, contre 3,839% lundi soir, et celui à 30 ans à 4,563%, contre 4,575%. |
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