Crise alimentaire en Afrique : la BAD porte son portefeuille agricole à 4,8 milliards de $

Par : Tallel

Un communiqué diffusé à Tunis le mai 2008 annonce que le président du Groupe
de la Banque africaine de développement, M. Donald Kaberuka, a décidé la
mobilisation par ladite d’une enveloppe de 1 milliard de dollars
supplémentaire afin de faire face à la crise alimentaire qui frappe
plusieurs pays africains ; ce qui porte désormais à 4,8 milliards de dollars
le portefeuille agricole de l’institution financière africaine (contre 3,8
milliards de dollars jusque-là).

 

‘’… Dans le cadre de son plan d’action à court terme, la Bad restructurerait
son portefeuille en vue de dégager environ 250 millions de dollars sous
forme de décaissements rapides, pour l’achat des intrants et des engrais qui
seront requis au cours des douze prochains mois’’, indique le communiqué.

 

Par ailleurs, M. Kaberuka ‘’a exhorté les pays exportateurs de céréales à ne
pas suspendre leurs exportations de riz et de blé à cause des risques
dramatiques auxquels ces entraves au libre jeu du marché exposeront près de
150 millions de personnes vivant dans les Etats fragiles, et
particulièrement les malades et les vieilles personnes’’.

 

Le président de la BAD estime que la crise alimentaire actuelle requiert des
actions à court et à long termes. C’est dans ce cadre que la BAD s’attèle à
trouver le moyen d’aider les pays les plus touchés, en étudiant des moyens
de leur fournir des appuis budgétaires supplémentaires.

 

Parmi les actions envisagées par l’institution, le développement de
l’utilisation des engrais. Pour ce faire, le Conseil des gouverneurs de la
Banque a récemment autorisé l’institution à abriter le fonds fiduciaire du
Mécanisme africain pour les engrais destiné à mobiliser les ressources des
donateurs pour financer la production, la distribution, l’acquisition et
l’utilisation d’engrais en Afrique, rappelle le communiqué, qui ajoute que
‘’ce mandat avait été confié à la BAD dès le Sommet de la «Révolution verte
africaine» de 2006, qui avait reconnu l’importance stratégique des engrais
pour la réalisation de la révolution verte africaine, destinée à éradiquer
la faim sur le continent. Pour y arriver, le Mécanisme africain pour les
engrais prévoit d’augmenter l’utilisation des engrais d’une moyenne actuelle
de 8 kg par hectare seulement à une moyenne d’au moins 50 kg par hectare en
2015’’.

 

Toujours dans le même ordre d’idées, M. Kaberuka a rappelé, encore une fois,
que le développement des infrastructures (routes, pont, …) est vital pour
l’ensemble de l’économie et plus particulièrement pour la résolution de la
crise, car, il dit, les pertes post-récoltes atteignaient en Afrique 40%,
alors même qu’une réduction de 10% de ces pertes suffirait à engranger 5
millions de tonnes supplémentaires de céréales.

 

Enfin, le communiqué souligne que M. Kaberuaka a récemment mis en place, au
niveau de la BAD, un groupe de travail chargé de faire le point sur la
situation alimentaire dans toutes les régions du continent afin de guider
les actions de l’institution sur cette crise, dans l’immédiat et à long
terme.