Flore : Zaghouan célèbre la fête du Nisri


Par Abou SARRA

nisri150.jpgLes préparatifs vont bon
train, à Zaghouan, pour célébrer, quatre semaines durant, la fête de
l’églantier, le «Nisri», une délicate fleur à cinq pétales blancs au pollen
jaune. Avec la fête de l’églantier, Zaghouan, perpétue une tradition
ancestrale.

 

Entre la dernière semaine
d’avril et fin mai, les artisans récoltent, distillent et font le plein de
Nisri sous forme de fiasques d’eau distillée, de gelée, d’essences et
arômes.

 

Tout un rituel est suivi
en amont. Pour être distillée au meilleur de sa puissance olfactive, la
fleur doit être cueillie avant les premières lueurs de l’aube.

 

Son parfum se répand
partout tandis que les fleurs, d’une blancheur limpide, sont trempées dans
des alambics de distillation traditionnelle maniés avec doigté par les
femmes. La distillation se fait par évaporation de la précieuse eau de Nisri.

 

Par pesée, les fleurs
sont déposées dans une chaudière surmontée d’une chambre de condensation. La
vapeur refroidie se transforme en gouttelettes remplissant une à une des
fiasques.

 

Produit saisonnier, la
fleur de Nisri est très fragile et extrêmement sensible aux conditions
climatiques. La récolte s’effectue uniquement durant quatre semaines.

Le Nisri a son festival.
Cette année, ce festival est à sa 26ème édition.

 

Le programme prévoit des
festivités populaires, une exposition d’artisanat, une exposition
commerciale et un stand réservé exclusivement à l’églantier.

 

Au programme également
une visite dans les champs d’églantier au cours de laquelle les amis de
cette fleur magique pourront assister à la cueillette de cette fleur.

 

L’églantier de Zaghouan
est un croisement de la Rosa gallica et la Rosa canina, celle-ci tirant son
nom de son utilisation jadis contre la rage.

 

Présente dans le parfum
et la confiserie, l’églantier est reconnu dans la pharmacopée populaire pour
ses propriétés excitante et laxative, en plus de sa forte teneur en vitamine
C.

 

En eau distillée ou en
gelée, l’églantine fluidifie, paraît il, la circulation du sang et apporte
du tonus.

 

D’autres vont jusqu’à lui
attribuer des vertus aphrodisiaques et mettent en garde les sportifs objet
de contrôle anti-dopage.

 

L’arbuste poussant à
Zaghouan fit son apparition à la fin du 16ème siècle en Tunisie, après avoir
été introduit par les Mauresques, musulmans d’Andalousie chassés par les
rois catholiques après la chute de Grenade.

 

Zaghouan s’emploie,
aujourd’hui, à sauver son trésor et à développer la culture de l’arbuste
qui, il ya une vingtaine d’années, a failli disparaître, à la suite d’une
longue période de sécheresse. Est-ce nécessaire de le rappeler ? la Nisri
peut être cultivé en pépinières pour sa préservation.

 

Pour l’heure, avec une
production moyenne de 5 tonnes de fleurs en moyenne par saison, la demande
dépasse largement l’offre.

 

L’églantier est
particulièrement utilisé pour confectionner de la gelée et de fines
amandines au Nisri appelées “Kaâk Warka”, spécialité d’origine andalouse
confectionnée par les femmes à Zaghouan et très prisée par ses
consommateurs.

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