Gandrange : CE houleux, le bureau du directeur saccagé

 
 
[04/04/2008 12:05:16] METZ (AFP) ATTENTION – avec saccage à Gandrange et clarification aux 2e et 3e paragraphes ///

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Des employés du site ArcelorMittal de Gandrange saccagent le bureau de leur directeur, le 4 avril 2008 (Photo : Jean-Christophe Verhaegen)

La direction d’ArcelorMittal a confirmé vendredi la fermeture partielle du site de Gandrange (Moselle) lors d’un comité d’entreprise houleux à Metz qui s’est poursuivi par le saccage du bureau du directeur sur le site.

Le CE, auquel n’ont pas pu assister les délégués de la CGT, a été levé au bout d’une dizaine de minutes après que la CFDT et la CFE-CGC ont exprimé une nouvelle fois en séance leur désaccord sur le plan de restructuration prévoyant la suppression de 575 emplois d’ici à 2009.

Les élus CGT, qui n’ont pas participé à la réunion parce que la porte leur était fermée, ont dénoncé une “mascarade” après qu’une soixantaine de salariés ont tenté de forcer les portes de la salle où se tenait la réunion.

Après le CE, de brèves échauffourées, qui n’ont pas fait de blessés, ont opposé dans la rue des syndicalistes CGT et CFDT et leurs sympathisants.

Puis, des salariés de Gandrange ont saccagé le bureau du directeur du site et jeté le mobilier et les archives par la fenêtre.

Ces salariés portaient des drapeaux de la CGT à l’exclusion de toute autre organisation syndicale, en présence de nombreux journalistes et de policiers qui ne sont pas intervenus.

Auparavant, la CGT avait exigé que Bernard Lauprêtre, directeur du site, vienne rencontrer sur place rencontrer les salariés, ce qu’il a refusé.

Selon Marcel Thill, secrétaire CFDT du CE, “le comité d’établissement s’est tenu légalement, un huissier ayant constaté la carence des élus CGT”.

Lors de ce CE, la CFDT a dénoncé dans une déclaration une consultation qui est “du bidon”, selon elle, puisque la “décision de fermeture est ferme et irréversible”.

“Après les +patrons voyous+, nous découvrons les +patrons menteurs+ !” s’indigne le syndicat dans cette déclaration.

“Il ne nous reste maintenant plus que Nicolas Sarkozy”, a déclaré Edouard Martin, élu CFDT au comité d’entreprise européen, “on verra bien s’il va tenir les promesses qu’il a faites aux salariés de Gandrange le 4 février”.

Pour la direction, “la réunion du comité d’entreprise s’est tenue. Un avis négatif sur le projet de la direction a été rendu par les membres du comité”, a indiqué une porte-parole d’ArcelorMittal à l’AFP à Paris.

Le processus d’information/consultation sur le projet de réorganisation du site de Gandrange sera poursuivi “suite à l’avis rendu par le comité d’entreprise”, précise la direction dans un communiqué.

“Chaque collaborateur se verrait offrir une solution de reclassement sur un autre site du groupe (notamment à proximité au Luxembourg et à Florange)”, indique Daniel Soury-Lavergne, directeur général d’ArcelorMittal France, dans ce communiqué.

A l’usine de Gandrange, la grève de 24 heures à laquelle avait appelé la CGT n’était que “faiblement suivie”, selon une source proche de la direction.

Mercredi à Luxembourg, la direction du numéro un mondial de la sidérurgie a confirmé la fermeture de l’aciérie électrique et du train à billettes (installation de laminage) de l’usine mosellane ainsi que la suppression de 575 emplois d’ici à 2009.

 04/04/2008 12:05:16 – © 2008 AFP