Gandrange : ArcelorMittal confirme la fermeture, les syndicats mobilisent

 
 
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Rassemblement de soutien aux ouvriers du site ArcelorMittal de Gandrange le 9 février 2008 (Photo : Jean-Christophe Verhaegen)

[02/04/2008 16:37:19] METZ (AFP) La direction d’ArcelorMittal a confirmé mercredi à Luxembourg la fermeture partielle et la suppression de 575 emplois à l’aciérie de Gandrange (Moselle), où les syndicats ont immédiatement appelé à une “mobilisation générale”.

“La direction a rejeté notre projet alternatif et a confirmé la fermeture de l’aciérie électrique et du train à billettes” (installation de laminage) de l’usine mosellane, a affirmé un responsable de la CFDT, Edouard Martin, à l’issue d’une réunion du comité européen d’entreprise (CEE) du groupe tenue à son siège dans la capitale du Grand-Duché.

Une source proche d’ArcelorMittal a confirmé cette déclaration à l’AFP alors que la direction France du numéro un mondial de l’acier n’a fait aucun commentaire.

La direction a parallèlement annoncé un investissement de six millions d’euros dans le laminoir à couronnes et à barres du site, partie de l’usine que le groupe veut conserver, conjointement avec le centre de recherches, a précisé M. Martin.

ArcelorMittal prévoit en outre de mettre en place “un grand plan formation sur les aciers longs européens”, division dont dépend Gandrange, une preuve pour le syndicaliste que le groupe “reconnaît la faille” dans le segment le plus profitable de la métallurgie.

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Un employé d’ArcelorMittal à Gandrange manifeste, le 16 janvier 2008 (Photo : Jean-Christophe Verhaegen)

Ce plan de restructuration, qui avait été dévoilé en janvier, doit être une nouvelle fois présenté pour avis aux syndicats de Gandrange, lors d’une session extraordinaire du comité d’entreprise (CE) de l’établissement mosellan prévue vendredi à Metz.

Les syndicats français, allemands, belges, espagnols, luxembourgeois, polonais, roumains et tchèques siégeant au CEE ont condamné “à l’unanimité” la décision de la direction qualifiée de “non-sens industriel et social”.

“La direction a refusé sans réels arguments toutes les propositions des représentants des travailleurs et a maintenu son plan de profitabilité et de productivité des sites européens”, ont-ils déploré dans un communiqué.

“ArcelorMittal a fait preuve de mauvaise foi (…) et a employé des arguments méprisants”, a ajouté M. Martin en soulignant que “la direction n’avait répondu en rien à notre projet alternatif”.

A la mi-mars, la CFDT et la CFE/CGC de Gandrange avaient présenté un “contre-projet industriel” prévoyant un investissement de 40 à 45 millions d’euros pour revitaliser le site, soit dix millions d’euros de moins que le coût annoncé de la fermeture partielle.

Ayant reçu en Moselle confirmation des intentions de la direction, la CGT a appelé les 1.108 salariés de l’usine à manifester jeudi devant la préfecture de Moselle à Metz et à une grève de 24 heures (de jeudi 22H00 à vendredi 22H00). “L’heure est à la mobilisation générale”, a estimé un responsable cégétiste, Jacky Mascelli.

Le Parti socialiste (PS) de la Moselle a parallèlement demandé au gouvernement “à faire preuve de davantage de fermeté à l’égard d’un groupe qui souhaite fermer une usine uniquement pour accroître la rémunération de ses actionnaires, alors même qu’il a dégagé des bénéfices colossaux de 7,5 milliards d’euros en 2007”.

En visite à Gandrange début février, le président Nicolas Sarkozy avait assuré que “l’Etat était prêt à prendre en charge tout ou partie des investissements nécessaires” pour maintenir en activité le site, et évoqué un possible scénario de reprise.

Plusieurs noms de possibles repreneurs ont circulé depuis mais ArcelorMittal a réaffirmé lundi que la question de la vente de l’usine “ne se posait pas”.

 02/04/2008 16:37:19 – © 2008 AFP