| 
 
    La Tunisie est-elle prête 
    pour les méga-projets annoncées principalement par des investisseurs venant 
    des pays du Golfe ? Visiblement, non. Cela a déjà été dit et M.Slim Tlatli, 
    conseiller principal auprès du chef de l’Etat et président de la Commission 
    Supérieure des Grands Projets, l’a réitéré samedi 29 mars 2008, à l’occasion 
    du débat avec les membres du Centre de Jeunes Dirigeants (CJD), sur l’impact 
    éventuel de ces grands projets sur les entreprises de cette catégorie 
    d’entrepreneurs.  
      
    La principale 
    impréparation de la Tunisie consiste en l’inexistence de certains profils et 
    compétences nécessaires pour la réalisation de ce genre de projets. «Il y a 
    des spécialités que nous n’avons pas. Par exemple, nous ne savons pas gérer 
    un projet. Nous n’avons pas d’ingénieur qualiticien, ni de spécialiste en 
    environnement de chantier. Nous n’avons pas d’architectes capables de 
    réaliser un master plan sur 800 hectares», énumère M.Slim Tlali. Or, «une 
    bonne politique consiste à se préparer à satisfaire ces besoins», insiste le 
    président de la Commission Supérieure des Grands Projets. Ce que la Tunisie 
    a déjà entrepris de se préparer à faire.  
      
    Ainsi, le gouvernement a 
    «reformaté le système de formation professionnelle en fonction de ces 
    projets. Cela a été fait en concertation avec le ministère de l’Education, 
    et…celui de la Défense nationale. «Nous avions auparavant 20 filières. 
    Aujourd’hui, il y en a 56», rappelle M.Tlatli.  
      
    A l’université, des 
    discussions ont déjà eu lieu avec l’ENIT sur les modules à introduire dans 
    le dispositif de formation des ingénieurs tunisiens.  
      
    Mais le challenge auquel 
    la Tunisie fait face ne se limite pas à élaborer des programmes. «Mettre du 
    contenu, c’est facile. Il faut aussi former des formateurs», observe 
    M.Tlatli.  
      
    Mais au sein de la 
    Commission Supérieure des Grands Projets on voit plus loin, et on voudrait 
    cerner toutes les retombées et contraintes de ces projets. Exemple : «près 
    de 10 000 ouvriers vont se concentrer » sur ces chantiers. «D’où 
    viendront-ils ? Où vont-ils habiter ? Il pourrait y avoir une hausse des 
    prix des matières premières ainsi que des salaires. Certains cadres de 
    l’administration pourraient être «débauchés ». Autant de questions et 
    d’éléments d’incertitudes qui ont amené les autorités à lancer une étude 
    d’impact pour pouvoir préparer les réponses adéquates à toutes les 
    situations et éviter de tomber dans le «crisis management», selon le mot du 
    président de la Commission. 
 |