[13/03/2008 18:03:11] PARIS, 13 mars 2008 (AFP) La Bourse de Paris a clôturé en baisse mercredi, le CAC 40 cédant 1,42% à l’issue d’une séance marquée par une série de mauvaises nouvelles en provenance des Etats-Unis, où le secteur financier reste sous pression et où la possibilité d’une récession prend de plus en plus forme. L’indice parisien vedette a perdu 66,91 points à 4.630,19 points, dans un volume d’échanges étoffé de 6,80 milliards d’euros, mettant ainsi fin à un bref rebond enclenché mardi et confirmé mercredi. Londres a reculé de 1,45%, Francfort de 1,50% et l’Eurostoxx 50 de 1,32%. Sans un rebond de Wall Street dans les dernières heures d’échanges en Europe, l’addition aurait pu être beaucoup plus lourde pour le CAC 40, qui perdait jusqu’à 3,17% vers 15H00. La tendance était alors marquée par l’annonce jeudi par le fonds Carlyle Capital Corporation (CCC), coté à Amsterdam, de son incapacité à trouver un accord avec ses créanciers, ce qui devrait aboutir à sa liquidation. “On se demande si le plan de relance conjoint annoncé mardi par les banques centrales va suffire et Carlyle démontre qu’on a toujours des gens qui ne trouvent pas les financements nécessaires”, a déclaré Yves Marçais, vendeur institutionnel chez Global Equities. Les marchés ont également souffert des niveaux toujours plus élevés du pétrole et de l’euro. Le baril de brut a dépassé à Londres 107 dollars le baril, grimpant jusqu’à 107,88 dollars, tandis qu’il touchait les 111 dollars à New York, son nouveau plus haut. Quant à la devise européenne, elle a battu un nouveau record dans la matinée, à 1,5625 dollar. Plusieurs statistiques américaines sont encore venues assombrir le tableau, notamment les ventes de détail, qui ont reculé de 0,6% en février par rapport à janvier, alors que les économistes anticipaient une hausse. “Cela vient confirmer le ralentissement économique aux Etats-Unis et l’on voit qu’il y a un contrecoup de la hausse du pétrole sur le pouvoir d’achat des Américains”, a jugé M. Marçais. D’autres indicateurs moins inquiétants, comme la stabilité du chômage et la hausse inattendue des stocks et des ventes aux entreprises “sont passés un peu inaperçus”, selon lui. C’est finalement de Wall Street qu’est paradoxalement venu un peu de réconfort, le rebond des Bourses américaines étant suivi en Europe. Ce rebond s’explique par une étude de Standard and Poor’s. L’agence de notation estime que les dépréciations globales liées à la crise des crédits immobiliers à risque aux Etats-Unis, dits “subprime”, pourraient atteindre 285 milliards de dollars, mais que “la fin est en vue”. “C’est à prendre avec des pincettes. On aimerait bien le croire mais c’est sans doute un peu prématuré”, a toutefois prévenu M. Marçais. BNP Paribas (-2,69% à 57,94 euros), Crédit Agricole (-4,05% à 17,77 euros), et Axa (-2,13% à 21,13 euros) ont, comme le marché, beaucoup baissé avant de redresser un peu la tête. Mais les inquiétudes sur le secteur financier pèsent. Michelin (-2,68% à 62,46 euros), Peugeot (-2,42% à 47,15 euros) et Renault (-3,26% à 64,00 euros) sont également en première ligne des baisses, face à la montée du pétrole et aux craintes pour la consommation. EADS (-3,49% à 15,75 euros) continue à pâtir de la publication mardi d’une perte nette de 446 millions d’euros en 2007. “Le groupe est également assez exposé à la baisse du dollar”, a noté M. Marçais. Lagardère SCA (-1,14% à 47,58 euros) fait un peu mieux que le marché, ses résultats annuels étant jugés “rassurants” par plusieurs analystes et assortis de perspectives favorables. ADP (-4,77% à 79,98 euros) et Casino (-3,58% à 75,56 euros) “souffrent d’une humeur de marché qui démonte tout”, selon le vendeur institutionnel. Les deux groupes ont pourtant “publié des choses correctes avec des perspectives encourageantes” ce jeudi. Danone (+3,46% à 55,97 euros) est la plus forte des quatres hausses enregistrées sur le CAC 40. Selon Yves Marçais, “le titre a monté dans le sillage de Nestlé” qui a annoncé de bonnes prévisions pour 2008. |
||
|
