Opep : statu quo sur la production de brut et renvoi de la balle aux USA

 
 
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Réunion de l’Opep, à Vienne, le 5 mars 2008. (Photo : Samuel Kubani)

[05/03/2008 18:23:25] VIENNE (AFP) L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a opté mercredi pour le statu quo sur sa production, renvoyant la balle aux Etats-Unis et à leur “mauvaise gestion de l’économie” pour la flambée du brut, qui a frôlé pour la première fois 105 dollars le baril.

“Nous sommes tombés d’accord pour ne pas changer la production”, a annoncé le ministre irakien du Pétrole, Hussein Al-Chahristani, à l’issue d’une réunion de plus de cinq heures mercredi au siège du cartel à Vienne.

Maigre facteur rassurant pour les pays consommateurs: le président de l’Opep, l’Algérien Chakib Khelil, a souligné qu'”aucune baisse” éventuelle des quotas n’avait été discutée lors de la réunion.

La production des 12 Etats membres soumis aux quotas, dont l’Irak est exclu, est donc maintenue à 29,67 millions de barils par jour (mbj). Celle des treize membres, y compris l’Irak, est de 32 mbj, soit environ 40% de la production mondiale de brut.

A la suite de la décision de l’Opep et de l’annonce d’une baisse des stocks de brut américains plus forte que prévue, les prix du pétrole se sont enflammés, bondissant de quelque 5 dollars et frôlant pour la première fois le seuil de 105 dollars à New York.

Le président américain George W. Bush, inquiet des répercussions économiques d’un baril à plus de 100 dollars, avait estimé mardi, à la veille de la réunion de l’Opep, que le cartel ferait “une erreur” en n’augmentant pas son offre, les Européens appelant également à agir pour faire baisser les prix.

Les pays industrialisés accusent régulièrement l’Opep, par la voix de l’Agence internationale de l’Energie (AIE), d’être à l’origine de l’envolée des prix en n’approvisionnant pas assez le marché.

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Evolution des prix du pétrole sur un an, au 3 mars 2008.

Mais l’Opep a décidé mercredi d’ignorer ces appels: “Le marché est bien approvisionné”, affirme le cartel dans le communiqué publié à l’issue de la réunion de mercredi.

L’Opep maintient sa production “en dépit d’une demande saisonnière plus faible au deuxième trimestre” et du ralentissement économique aux Etats-Unis”, qui “augmente les risques négatifs pour la croissance mondiale et par conséquent pour la demande de pétrole brut”, insiste-t-il.

Le cartel a également réitéré le message désormais habituel de l’Opep selon lequel l’escalade des cours “ne reflète pas l’état de l’offre et de la demande”, mais “la faiblesse du dollar, l’augmentation de l’inflation et l’afflux de fonds sur le marché des matières premières”.

Chakib Khelil a été encore plus loin, accusant pendant une conférence de presse “la mauvaise gestion de l’économie américaine” de perturber le marché pétrolier.

Dès son arrivée à Vienne lundi, il avait pointé du doigt la faiblesse du dollar et averti que d’autres baisses de taux de la Réserve fédérale américaine entraîneraient une aggravation de la dégringolade du billet vert et par conséquent de la flambée des prix du pétrole.

Le dollar et les cours de l’or noir suivent de plus en plus des chemins exactement inverses, les investisseurs achetant du pétrole pour se couvrir contre la baisse du billet vert.

Mercredi, le record à la hausse du pétrole a ainsi suivi de peu le nouvel accès de faiblesse historique du dollar face à l’euro.

Malgré les tensions générées par l’ascension des cours, l’Opep a aussi décidé de ne pas prévoir de réunion extraordinaire avant sa réunion ordinaire du 9 septembre.

De facto, les ministres de l’Opep seront réunis à nouveau le mois prochain, lors de la conférence des pays producteurs et consommateurs à Rome, qui se tiendra fin avril.

L’Opep “peut se réunir n’importe quand si le marché le nécessite”, “à Rome, avant Rome”, et même agir “sans se réunir”, en se contentant d’une simple consultation, a dit Chakib Khelil.

 05/03/2008 18:23:25 – © 2008 AFP