Touché par la crise, le Crédit Agricole n’envisage plus d’acquisitions

 
 
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Le patron du Crédit Agricole René Carron, le 5 mars 2008 à Paris. (Photo : Jean Ayissi)

[05/03/2008 18:01:57] PARIS (AFP) Le Crédit Agricole, touché lui aussi par la crise des “subprime” qui lui a coûté 3,3 milliards d’euros, a annoncé mercredi un bénéfice en recul pour 2007, et a indiqué qu’il n’envisageait plus d’acquisitions “significatives”, préférant privilégier la croissance interne.

Interrogé sur ses intentions concernant la Société Générale, le directeur général du Crédit Agricole, Georges Pauget, a toutefois laissé entendre qu’il ne resterait pas les bras croisés si la banque dirigée par Daniel Bouton était la cible d’une offre d’achat.

“Si le paysage bancaire français devait évoluer, il va de soi que nous ne serions pas indifférents à cette évolution”, a-t-il déclaré lors d’une conférence téléphonique pour les analystes.

“C’est le seul commentaire que nous ferons”, a-t-il ajouté peu après lors d’une conférence de presse, alors qu’on le priait de préciser sa pensée.

Sur la question des contrôles internes, dont l’insuffisance présumée est au coeur de l’affaire du trader Jérôme Kerviel, le Crédit Agricole a décidé d’allouer une partie de la plus-value dégagée par la vente de sa participation dans Suez à la mi-janvier (500 millions d’euros) au “renforcement des moyens de contrôle et de la maîtrise du risque”.

“Nous avons dégagé à cet effet un budget de 150 millions d’euros”, a précisé M. Pauget.

Avec un bénéfice net en recul de 16,8%, mais supérieur à 4 milliards d’euros, le leader de la banque de détail en France a fait un peu moins bien que prévu par les analystes, qui tablaient sur 4,2 milliards.

Ce repli est dû à une perte nette de 857 millions d’euros au quatrième trimestre, qui a concentré les effets de la crise des “subprime”.

La banque verte, qui avait chiffré à 2,5 milliards d’euros son impact le 20 décembre, l’estime désormais à 3,3 milliards (2,7 milliards après impôt).

A la Bourse de Paris, le titre Crédit Agricole a fortement augmenté, gagnant 5,75% à 18,20 euros.

Pour Pierre Chédeville, analyste du Crédit Mutuel-CIC, “la diversité des métiers” a limité les dégâts en 2007.

En outre, la priorité donnée à la croissance interne semble avoir rassuré les investisseurs, plusieurs analystes s’étant inquiétés ces derniers temps des “tendances expansionnistes” du groupe, jugées peu opportunes dans le contexte actuel de crise.

Georges Pauget l’a dit clairement: le groupe a achevé sa “reconfiguration” et n’envisage plus d’acquisitions “significatives”, à l’exception de “deux dossiers en cours”: Bankinter en Espagne, où le Crédit Agricole a pris une participation minoritaire, et Banca delle Marche en Italie.

En 12 ans, la banque verte a changé de dimension en acquérant Indosuez en 1996 et le Crédit Lyonnais en 2003, avant de se développer à vive allure à l’étranger: la part de ses revenus réalisés hors de France, hors impact de la crise, est désormais de 49%, contre 35% fin 2005.

 05/03/2008 18:01:57 – © 2008 AFP