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     Faire du marché financier un vecteur d’attraction de l’épargne et de 
    financement de l’investissement : cet objectif qui constitue la raison 
    d’être de la Bourse des Valeurs Mobilières de Tunis (BVMT) est loin d’être 
    atteint. M. Mohamed Ridha Kechiche, ministre des Finances, en a (re)fait le 
    constat lors de la deuxième rencontre sur «l’introduction des entreprises 
    industrielles en bourse», dédiée au «Programme National Pilote d’Assistance 
    au Recours au Marché Financier –PINAR-MF». Certes, la contribution du marché 
    financier au financement de l’entreprise a plus que doublé au cours des 
    quatre dernières années, passant de 3,6% en 2004 à 8% en 2008. Toutefois, on 
    est encore très loin de l’objectif des 20% que le pays s’est fixé pour 2009.  
      
D’ailleurs, même le Programme National Pilote d’Assistance au Recours au 
    Marché Financier (PINAR-MF), conçu par les pouvoirs publics comme un moyen 
    de pallier aux faiblesses actuelles de la BVMT –où le nombre de sociétés 
    cotées ne dépasse pas les 50-, donc, d’aider à atteindre cet objectif, ne 
    produit pas encore l’effet escompté aussi rapidement que les pouvoirs 
    publics le voudraient.  
      
    En effet, à mi-chemin, le PINAR-MF, lancé officiellement le 28 février 2006, 
    a certes permis de «recruter» 47 entreprises -48 depuis le 22 janvier- pour 
    lancer le marché financier alternatif, en profitant de conditions d’entrée 
    plus clémentes. En effet, à l’exception de celles soumises à un processus de 
    règlement amiable ou judiciaire, toute entreprise industrielle –ou assurant 
    des services liés à l’industrie- peut adhérer à ce programme; même, ainsi 
    que le souligne une brochure du PINAR-MF, quand elle «est fortement endettée 
    avec le système bancaire», «a des fonds propres nets inférieurs à 50% du 
    capital social», «n’a pas réalisé de bénéfices», «a un faible chiffres 
    d’affaires» ou «un déséquilibre structurel».  
      
    Néanmoins, selon sa situation, l’entreprise est déclarée «prête à recourir 
    immédiatement au marché financier» ou «non encore prête à recourir au marché 
    financier». Quarante-huit sont dans le premier cas de figure, et l’une 
    d’entre elles, en l’occurrence la SOPAT, a déjà fait son entrée au marché 
    financier alternatif.  
      
    Et pour en favoriser la réussite, l’Etat a accompagné le PINAR-MF, ainsi que 
    l’a rappelé M. Afif Chelbi, ministre de l’Industrie, de l’Energie et des 
    Petites et Moyennes Entreprises, de mesures incitatives attractives : la 
    prise en charge par l’Etat de 70% des coûts de l’introduction en Bourse, à 
    travers le Fonds de développement de la compétitivité industrielle, et 
    d’exonérations fiscales pour les entreprises introduites en bourse. 
      
    Toutefois, si certaines entreprises sont prêtes pour une entrée prochaine en 
    bourse, une bonne partie ne pourra pas le faire avant deux ou trois ans. 
    D’après M. Meftah Amara, directeur général du Bureau de Mise à Niveau, 
    quatre sont en phase de finalisation du processus d’introduction et 
    pourraient concrétiser en 2008; sept ont démarré la due diligence et un 
    autre groupe de sept entreprises est dans la phase de coaching, parce que 
    ces entreprises ont besoin d’une préparation préalable. D’où la nécessité 
    «de donner une nouvelle impulsion au PNAR-MF», souligne le ministre des 
    Finances. Un objectif que la deuxième rencontre sur l’introduction des 
    entreprises industrielles en bourse était supposée permettre d’atteindre. 
      
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