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    Suite à 
    plusieurs années de forte croissance, le marché des télécommunications en 
    Mauritanie est à un tournant. La couverture en infrastructure de base a 
    atteint des niveaux qui permettent un marché mobile florissant, dominé par 
    la voix, ce qui devrait permettre de doper les économies fragiles du pays. 
    La consolidation du marché a créé un paysage dominé par les groupes  
    (Maroc télécoms et Tunisie télécoms). 
  
    La 
    demande de qualité continue a poussé les services de téléphonie mobile en 
    Mauritanie. Alors que la croissance exceptionnelle a eu un impact positif 
    sur les additions nettes d’abonnements. Dans ce contexte, la demande 
    croissante pour les services de data, principalement pour l’accès à internet, 
    même s’ils restent un marché niche, émerge comme la prochaine source de 
    croissance pour les opérateurs qui cherchent à stabiliser.  
  
    Les 
    besoins fleurissant du secteur des entreprises en accès au haut-débit, le 
    taux de pénétration croissant des PC dans les classes moyennes, et la 
    multiplication de cybercafés dans nombres de marchés, participent à la 
    création d’une demande très anticipée pour l’accès à l’internet de haut 
    débit. Avec une infrastructure de téléphonie fixe sous-développée, il va 
    sans dire que les fournisseurs d’accès Wireless sont les mieux placés pour 
    tirer les bénéfices de cette demande croissante. 
  
    Tout 
    aussi notable en Mauritanie, est l’impact que la demande croissante pour le 
    data a sur le paysage technologique. L’émergence de technologies 
    alternatives d’accès à l’internet haut débit telles que TD-CDMA et WiMAX (bientôt), 
    qui affirment toutes pouvoir offrir de haut niveaux de data à un coût 
    modéré, ouvre de nouvelles opportunités pour les future stratégies data et 
    choix technologiques des opérateurs. La plus dominante d’entre elles – le 
    WiMAX (projet en cours), 
    décrit partout dans le monde comme ayant le potentiel pour devenir une 
    technologie disruptive 
    – continue d’attirer l’attention. Pour les opérateurs GSM/CDMA qui doivent 
    encore s’engager dans l’évolution vers WCDMA/CDMA-EVDO, ces alternatives 
    soulèvent autant d’incertitudes que d’opportunités. 
  
    L’arrivée d’un troisième opérateur relance définitivement la concurrence sur 
    le marché de la téléphonie mobile. La bataille est déjà engagée afin de 
    séduire les abonnés et tous les coups publicitaires sont permis, pourvu 
    qu’ils attirent le chaland. 
  
    Réduction de tarifs et augmentation du nombre d’abonnés. C’est la logique 
    imposée par le marché de la téléphonie mobile à l’heure actuelle. Les trois 
    opérateurs en Mauritanie, à savoir  
    Mauritel,  
    Mattel et  
    Chinguitel, doivent 
    désormais évoluer tenant compte d’une nouvelle donnée : la concurrence.
     
  
    Si 
    Mattel applique 
    une stratégie bien huilée déjà éprouvée dans de nombreux pays africains 
    (baisse de prix), Chinguitel 
    fait preuve d’un dynamisme inattendu sur un terrain déjà exploité par le 
    fameux (3G CDMA). Mauritel, 
    forte de ses Sept ans d’évolution dans le contexte Mauritanien et sans doute 
    sous l’impulsion de sa maison mère Maroc télécoms, affiche une assurance 
    sans faille et compte aujourd’hui le plus grand nombre de clients. 
  
    “La 
    concurrence est toujours une bonne chose à condition qu’elle est saine”. 
  
    En cette 
    fin d’année, il faut reconnaitre que chaque opérateur fait preuve d’une 
    inventivité surprenante en matière de tarification. Les promotions 100%, 
    initiée par Mauritel et maintenue par Mattel, a été l’une des premières 
    offres les plus audacieuses du marché. Le bonus des week end, en offrant des 
    unités supplémentaires durant certains week-ends, s’inscrit également dans 
    cette logique.  
  
  
    Le 
    système exploité par Chinguitel (la tarification à la seconde). Celui-ci en 
    a fait son arme principale, Il faut reconnaitre que cette société affiche 
    aujourd’hui les prix le plus bas du marché en termes de coûts des appels. 
  
    Trois 
    mois après son lancement, près de 100.000 abonnés ont été séduits par le 
    nouveau venu, malgré de nombreuses imperfections dans son système réseau 
    ainsi que l’étendue limitée par rapport à Mauritel. 
  
  
    Grâce à 
    ses longues années de présence en Mauritanie, Mauritel a mis en route une 
    machine déjà bien huilée. Réduction des couts ; De nouveaux produits, ayant 
    déjà conquis les habitudes africaines, font leur apparition, à l’image de 
    Hawelli, système 
    de partage de crédits entre abonnés,  
    familles et amis, 
    consultation du code puk 
    par appel gratuit, info nationale par SMS :  
    Ami Mobiles et bientôt 
    d’autres produits en cuisine.  
  
    Mattel 
    annonce également une démarche agressive d’extension réseau et prévoit de 
    satisfaire le reste de la population jusqu’à la fin de 2008  
    (planning d’extension « cahier de charge 
    » non respecté par les opérateurs). Néanmoins, aucun 
    changement majeur n’est observé à l’heure actuelle sur l’ensemble des 
    tarifications de Mattel ; sur certaines grilles et notamment pour les appels 
    internationaux. 
  
    Mattel 
    compte à l’heure actuelle près de 350 000 abonnés, un chiffre pouvant encore 
    évoluer derrière Mauritel le leader GSM avec un parc de 800.000 abonnés. 
  
    Chinguitel, de son côté, a compris que pour accroître le nombre de ses 
    abonnés, elle doit faciliter l’achat de postes. Depuis ce mois de décembre, 
    les packs (Samsung, LG et Nokia) de Qualcomm vendus au même prix toute avec 
    une augmentation du crédit initial de 3500 UM  
    (premier pas sur le chemin : au pays 
    voisin le Maroc, l’opérateur WANA utilisant la même technologie, propose des 
    postes avec un crédit équivalent au prix d’achat).
     
  
     
    Le secteur des télécoms Mauritanien étant 
    un marché hautement concurrentiel à marges réduites, les 
    opérateurs et les fournisseurs de services sont contraints de rechercher 
    constamment de nouvelles façons de réduire les dépenses d’investissement et 
    les dépenses opérationnelles pour rester compétitifs. Au-delà de la 
    réduction des coûts, ils doivent 
    impérativement proposer de nouveaux services à valeur ajoutée pour augmenter 
    leur chiffre d’affaires. Selon  
    Marc Rennard, directeur 
    des opérations internationales de France Télécom, « les opérateurs mobiles 
    africains sont aussi rentables que leurs homologues en Europe s’ils savent 
    serrer les coûts ».  
  
    Le 
    marché Mauritanien n’est pas ce qu’on peut qualifié de facile. Sur une 
    population estimée à 3,5 millions d’habitants, 1,5 dispose d’un téléphone 
    portable.  
  
    Un 
    niveau de vie très bas, des zones de couverture réseau éparpillées ou tout 
    simplement la réticence à la modernité sont autant de causes expliquant 
    cette situation de “sous-communication”.  
  
    L’extension à outrance de la zone de couverture ne constitue pas une 
    stratégie qui marche à tous les coups. Autrement dit, les opérateurs de 
    téléphonie mobile doivent faire du bénéfice dans un marché où le 
    comportement des consommateurs n’est pas forcément assuré de répondre aux 
    investissements engagés. Ensuite, contre la tendance inflationniste mondiale 
    présente, seule le secteur de la télécommunication enregistre des baisses de 
    prix. C’est la conséquence de l’avènement de nouvelles technologies ainsi 
    que de la multiplication de la concurrence. 
  
    L’enquête indique que, partout dans le monde, les utilisateurs cherchent à 
    obtenir (et bien souvent obtiennent) de leur téléphone portable un sentiment 
    d’enrichissement, de gratification personnelle et d’exclusivité. Ils 
    attendent des offres de services mobiles les mêmes sensations que celles 
    procurées par l’achat d’un vêtement ou d’un accessoire de mode. 
  
    A 
    l’heure actuelle, l’une des principales préoccupations des grands opérateurs 
    de télécommunications mobiles est : la diminution du revenu moyen par 
    utilisateur ARPU (Average Revenue 
    Per Unit ou Average Revenue Per User). Dans un pays où les 
    revenus par habitant sont parfois faibles, le coût des services est la clé 
    de leur succès. Si les prix ne baissent pas, les abonnés potentiels 
    resteront dans l’incapacité de s’offrir un mobile, mais les opérateurs 
    restent dans l’obligation de tirer des recettes suffisantes de leurs 
    activités pour en assurer la rentabilité. 
  
    Le 
    mobile, de son côté, se trouve confronté à l’obligation de poursuivre sa 
    croissance en dépit de son prix qui le rend souvent inabordable. Sa 
    croissance à court terme dépendra étroitement de la capacité des 
    utilisateurs potentiels à s’offrir les services que leur proposent les 
    opérateurs. L’important est que la demande soit au rendez-vous et le 
    problème est de réussir à la satisfaire. 
  
    Les 
    opérateurs nationaux donc doivent ouvrir leurs réseaux aux nouvelles 
    technologies et trouver les solutions qui leurs permettent d’implémenter 
    rapidement les produits imaginés par leurs services marketing. 
  
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