Des rebelles du Darfour disent avoir attaqué un site pétrolier chinois

 
 
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Un combattant soudanais du Mouvement pour la justice et l’églité (JEM) en faction, le 17 octobre 2007 au Darfour (Photo : Stuart Price)

[11/12/2007 10:29:14] KHARTOUM (AFP) Un important groupe rebelle du Darfour, le Mouvement pour la justice et l’églité (JEM), a affirmé avoir attaqué mardi un gisement pétrolier exploité par une firme chinoise, à l’est du Darfour, dans le centre du Soudan, pour forcer les société chinoises à quitter le pays.

“Nous avons attaqué ce matin à 06H00 (03H00 GMT) le gisement pétrolier de Rahaw (sud du Kordofan) et pris contrôle de l’installation”, a indiqué un commandant du JEM, Abdel Aziz Nur al-Asher, joint par téléphone par l’AFP.

“Le site de Rahaw est situé au nord-ouest de celui de Hajlil, que nous avions attaqué le 23 octobre et la nouvelle attaque vient confirmer notre intention de dire aux compagnies chinoises de quitter le pays”, a-t-il dit.

Pékin, premier client du pétrole soudanais, a été accusé d’empêcher le vote de sanctions internationales contre le gouvernement soudanais dans le conflit du Darfour.

Le JEM avait également menacé le mois dernier d’attaquer des Casques bleus chinois arrivés au Darfour pour préparer le déploiement d’une force ONU-Union africaine dans cette région de l’ouest du Soudan en guerre civile.

“Aucun civil n’a été tué ou blessé dans l’attaque dont l’horaire a été étudié pour éviter des pertes civiles”, a assuré mardi le commandant Asher.

“Nous avons neutralisé la force de protection du site composée de trois bataillons et détruit les installations, ce qui a arrêté la production”, a encore affirmé ce chef rebelle.

L’attaque n’avait pas été confirmée dans l’immédiat de source officielle soudanaise.

Le site attaqué est géré par la GNPOC, un consortium incluant l’ONGC indienne, le Chinois CNPC, le Malaisien Petronas et le Soudanais Sudapet, qui assure plus de la moitié des quelque 500.000 barils par jour produits au Soudan, dont la plupart sont exportés en Chine.

Selon le commandant du JEM, le site de Rahwa attaqué mardi produit 35.000 barils par jour et est géré par la compagnie chinoise Great Wall (la Grande Muraille).

Il a déploré deux morts parmi les combattants du JEM, appartenant à une unité installée dans le Kordofan.

L’attaque a fait de “nombreux morts et blessés” parmi les membres de la force de protection gouvernementale, a-t-il ajouté.

Vaste territoire situé au coeur du Soudan, le Kordofan est limitrophe du Darfour –déchiré par un conflit sanglant depuis 2003– et de la région autonome du sud-Soudan, sortie en 2005 d’une guerre de 21 ans ayant fait près d’1,5 million de victimes.

Le JEM est un mouvement qui n’a pas participé, comme d’autres groupes rebelles du Darfour, aux négociations de paix parrainées par les Nations unies et l’Union africaine, fin octobre à Syrte en Libye.

Le conflit du Darfour et ses conséquences ont fait en près de cinq ans quelque 200.000 morts, selon des organisations internationales et 2,2 millions de déplacés. Khartoum conteste le chiffre des victimes parlant de 9.000 morts.

 11/12/2007 10:29:14 – © 2007 AFP