Banque mondiale : Un nouvel indice mesure la capacité des pays à accéder aux marchés mondiaux

Banque mondiale : Un nouvel indice mesure la capacité des pays à accéder aux
marchés mondiaux

Des coûts logistiques
trop élevés empêchent les pays de profiter des débouchés internationaux.

800 transitaires et
transporteurs internationaux ont participé à l’établissement de cet
indice.

L’étude permettra aux
pays retardataires et aux donateurs de procéder aux améliorations qui
s’imposent.

Une nouvelle étude de la Banque mondiale portant sur le classement de 150
pays fait ressortir les lieux où il est facile ou difficile d’expédier des
marchandises d’un pays à l’autre, d’un port à l’autre et au-delà des
frontières.

L’indice de performance logistique (LPI) et l’étude qui l’accompagne,
Connecting to Compete: Trade Logistics in the Global Economy (La connexion
au service de la compétitivité : la logistique commerciale dans l’économie
mondiale), indiquent que les pays disposant des voies de transport les mieux
entretenues et des procédures commerciales les plus prévisibles et les plus
efficaces sont également les pays les plus à même de profiter des avantages
technologiques, de la libéralisation de l’économie et de l’accès aux marchés
internationaux.

Les pays présentant « des frais logistiques élevés sont, dans l’ensemble,
moins susceptibles de recueillir les fruits de la globalisation », ont
déclaré Jean François Arvis et Monica Alina Mustra du groupe Lutte contre la
pauvreté et gestion économique (PREM) de la Banque, les principaux auteurs
de cette étude.

« La plus grande source de frais, ce ne sont pas vraiment les coûts de
transport (notamment les taux de fret), les redevances portuaires et frais
de manutention, les frais liés aux formalités (comme les cautionnements), ni
même les honoraires des agents de transport et les paiements informels,
c’est la prévisibilité, la fiabilité et la qualité des services qui sont
bien plus importantes que le coût », a indiqué Arvis.

« Ce qui importe le plus, c’est la fiabilité de la chaîne
d’approvisionnement – le fait que les marchandises soient livrées à temps »,
a ajouté Mustra.

Tout comme le rapport Doing Business du Groupe de la Banque mondiale et
l’indice de compétitivité mondiale du Forum économique mondial Global
Competitiveness Index (a), l’indice de performance logistique offre une
série d’indicateurs permettant d’évaluer la compétitivité sur le plan
international.

Cet indice mesure la performance de la chaîne logistique dans le commerce
mondial, « quelque chose que l’on n’observe généralement pas dans les
statistiques », a précisé Arvis.

Il a ajouté que la capacité à identifier « l’attitude favorable à
l’amélioration de la logistique » des pays permettra d’informer les
décideurs au niveau national et les organisations de développement à la
recherche de solutions aux problèmes qui empêchent un pays d’accéder aux
marchés mondiaux et de promouvoir une croissance économique.

Une enquête menée à l’échelle mondiale auprès de 800 spécialistes de la
logistique

Quelque 800 transitaires et transporteurs express, spécialistes de la
logistique internationale et originaires de 100 pays classés, ont répondu,
dans le cadre d’une enquête réalisée sur Internet, à des questions telles
que la compétence des courtiers en douane ou des fournisseurs de services de
transport ferroviaire, le respect des délais de dédouanement et d’expédition
de marchandises, ainsi que la survenue d’activités criminelles ou les
paiements pour obtenir des renseignements (pots-de-vin).

L’indice classe Singapour, qui est une plaque tournante majeure du
transport, au premier rang, alors que l’Afghanistan, un pays enclavé et
sortant d’un conflit, est en dernière position.

Les pays développés, à revenu élevé, tels que les pays membres du G-7,
obtiennent les meilleurs résultats, alors que la performance des pays en
développement, même ceux dont le revenu est comparable, varie
considérablement.

Ainsi, la Chine occupe le 30e rang sur un total de 150 pays, alors que
quelques exportateurs de pétrole à revenu plus élevé comme l’Algérie (140e)
ne donnent pas la pleine mesure de leurs capacités sur le plan logistique,
d’après cette étude.

Les pays dotés d’une bonne logistique commerciale ont tendance à attirer
les investissements étrangers directs, orientés vers l’exportation –
considérés, en plus du commerce, comme un moyen d’accéder aux connaissances
et à la technologie.

Un cercle vicieux

Les pays qui se retrouvent au bas de l’indice sont « typiquement piégés
dans le cercle vicieux d’une réglementation outrancière, d’une mauvaise
qualité des services et d’une insuffisance des investissements » a ajouté
l’étude.

Au début de l’année, le rapport Financement du développement dans le
monde de la Banque a signalé que, si les flux de capitaux privés destinés
aux pays en développement avaient atteint le niveau record de 647 milliards
de dollars en 2006, cet argent n’était pas parvenu aux pays les plus
pauvres. Ces dernières années en fait, 82 % des apports du secteur privé aux
pays en développement ont tout juste touché 20 pays sur les 135 considérés
dans l’analyse GDF.

« Dans ce monde hautement concurrentiel, la qualité de la logistique peut
jouer un rôle majeur dans les décisions d’une entreprise de s’implanter dans
un pays et dans son choix de fournisseurs de marchandises ou de marchés à
pénétrer », a souligné l’étude.

Une chaîne logistique déficiente peut se traduire par le maintien de
niveaux trop élevés de stocks ou de produits finis ou par l’obligation pour
les transporteurs de recourir à un mode de transport onéreux, comme le
transport aérien, pour respecter les délais.

L’imprévisibilité constitue également une contrainte majeure pour les
entreprises et les pays qui essaient de se diversifier dans une production à
plus grande valeur. Dans les chaînes de production mondiale, les pays
doivent faire face à un double défi, à savoir maintenir une chaîne
logistique efficace non seulement pour les exportations, mais aussi pour
l’importation des intrants et des composants.

« La grande différence entre les performances nationales peut s’expliquer
par le fait que la performance générale d’un pays est fortement influencée
par le maillon faible de sa chaîne d’approvisionnement », a déclaré Arvis.

« Pour les pays qui subissent le plus de contraintes – typiquement les
pays enclavés d’Afrique et d’Asie centrale – il peut être nécessaire de
trouver des solutions innovantes et c’est là que les donateurs
internationaux joueront un rôle important. »

L’enquête sur la logistique réalisée en ligne par la Banque a été
transmise par les grandes entreprises spécialisées dans la logistique
internationale à leur personnel opérationnel sur le terrain « ayant une
expérience concrète du commerce », a précisé Mustra.

L’enquête a été traduite en anglais, en français, en espagnol et en
chinois et a permis d’obtenir plus de 5 000 évaluations. Une enquête de
suivi, prévue pour le début de 2008, sera également disponible en russe et
en portugais.

L’enquête a demandé aux répondants d’évaluer la facilité d’expédier des
marchandises entre leur pays de travail et huit partenaires commerciaux
dans sept catégorie:

Les
personnes interrogées ont également dû évaluer leur expérience en termes
de performance logistique, d’environnement et d’institutions à l’appui
des opérations logistiques dans le pays où elles travaillaient dans six
catégories:

l’efficacité du
processus de dédouanement par les services douaniers et autres
autorités frontalières

la qualité des
infrastructures de transport et des technologies de l’information pour
la logistique

la facilité à
organiser des expéditions internationales à un coût abordable

la compétence de
l’industrie locale de la logistique

la capacité à
suivre et à localiser les chargements internationaux

les coûts
logistiques sur le plan national (transport)

le respect des
délais de livraison

le coût du fret
direct

la qualité des
infrastructures de transport et des technologies de l’information

la compétence en
matière de prestation de services liés aux intrants dont a besoin le
personnel logistique

la performance du
processus de dédouanement pour les exportations et les importations

l’étendue des
pratiques pouvant affecter la performance logistique

les tendances 

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(Source : Banque mondiale)