Satisfaite de sa situation financière, la SNCF s’apprête à de nouveaux défis

 
 
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Rails de chemin de fer un jour de grève le 8 novembre 2007 à Bordeaux (Photo : Jean-Pierre Müller )

[11/11/2007 11:47:39] SAINT-PAUL-DE-VENCE (AFP) La SNCF qui se targue d’avoir rétabli sa situation financière, se prépare, après les grèves, à affronter de nouveaux défis comme la saturation du réseau ferré ou le renforcement de la concurrence.

“L’objectif de (l’ancien président) Louis Gallois de redresser la SNCF est rempli” et “la trajectoire financière est devenue saine”, a assuré la présidente de la compagnie ferroviaire Anne-Marie Idrac, lors d’un séminaire annuel destiné à la presse, à Saint-Paul-de-Vence.

Son numéro deux Guillaume Pepy prévoit que les résultats financiers de 2007 de la SNCF “seront les meilleurs de (son) histoire”, malgré une dette de 5,6 milliards d’euros et une branche fret lourdement déficitaire.

La direction entend s’atteler à de nouveaux défis, mais doit dans l’immédiat mener à bien deux chantiers sociaux importants: le service minimum, qui doit entrer en vigueur début 2008 et la réforme des régimes spéciaux de retraite, au centre d’un appel à la grève la semaine prochaine.

La SNCF, qui fêtera ses 70 ans le 1er janvier, est “confrontée à des évolutions comme il n’y en a jamais eu”, a lancé Mme Idrac, qui a énuméré un certain nombre de “risques”. La saturation du réseau est déjà visible sur la ligne à grande vitesse (LGV) Paris-Lyon: aux heures de pointe, on compte douze trains par heure, un maximum.

En tout, la SNCF a identifié sept goulots d’étranglement (Rennes, Nantes, Marseille, TGV Est…). Et, selon M. Pepy, Paris-Lille arrivera à saturation “dans moins de vingt ans”.

Parmi les conséquences de l’encombrement et du vieillissement du réseau selon la SNCF: des trains un peu moins à l’heure en 2007 qu’en 2006.

Pour y remédier, la proposition du Grenelle de l’environnement de créer 2.000 km de LGV en 2020 puis 2.500 km à plus long terme “ne peut être que bonne”, s’est réjouie Mme Idrac, qui ne cache pas sa volonté de surfer sur le thème du développement durable et le succès médiatique du Grenelle.

A cet égard, la SNCF juge “prioritaires” les lignes “rentables” et celles qui désengorgeront les lignes actuelles, comme Paris-Londres via Amiens, Paris-Lyon via Clermont-Ferrand ou encore une liaison est-ouest au sud de l’Ile-de-France.

Mais c’est la question de la concurrence qu’Anne-Marie Idrac a jugé “la plus exigeante”, estimant qu’il faut rendre réduire le “différentiel de compétitivité” de la SNCF vis-à-vis de ses concurrents actuels et futurs.

L’entreprise publique est déjà confrontée depuis 2003 à l’ouverture des lignes de fret ferroviaires internationales (nationales en 2006).

“On n’était pas prêts”, a reconnu Mme Idrac. Fret SNCF a perdu 260 millions en 2006 et la part de marché de ses concurrents devrait avoir doublé fin 2008. “Le risque, c’est d’être évincés des marchés”, a averti la présidente.

Pour ne pas répéter cette erreur, la SNCF compte “mieux préparer la concurrence” sur le marché des voyageurs, prévue en 2010 pour les lignes internationales et à l’horizon 2020 pour les lignes intérieures, a souligné Guillaume Pepy.

La compagnie ferroviaire craint notamment la concurrence des compagnies aériennes qui pourront exploiter directement des trains.

“Après-demain, c’est un TGV aux couleurs d’Air France” que l’on verra circuler, a lancé Mireille Faugère, directrice des grandes lignes.

Pour devancer ses concurrents, la SNCF veut “améliorer la qualité de service” avec par exemple un personnel mieux formé au contact des usagers, l’internet sans fil à bord ou une information trafic personnalisée par ligne.

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 11/11/2007 11:47:39 – © 2007 AFP