Jeu vidéo de foot : match à suspense entre l’américain Fifa et le japonais PES

 
 
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Des Chinois jouent en réseau dans un café internet de Shanghai (Photo : Mark Ralston)

[23/10/2007 15:16:34] PARIS (AFP) La sortie jeudi en Europe de Pro Evolution Soccer (PES) 2008 relance le match entre les deux géants qui se disputent le très lucratif marché du football sur console de jeu vidéo, l’américain Electronic Arts (EA, jeu FIFA) et le japonais Konami (PES).

Depuis plusieurs années, PES oppose à l’environnement très soigné (sonorisation, vrais noms des joueurs et des clubs, maillots officiels) de son rival américain, un réalisme plus poussé dans le “gameplay”, la conduite du jeu.

Ce parti pris, s’il rend PES moins facilement accessible, procure, selon ses adeptes, des sensations plus proches de celles d’une vraie partie de football.

Mais Electronic Arts compte regagner du terrain dans ce domaine du plaisir du jeu. Là où Konami France parle d'”à peu près un an de développement” pour son nouveau rejeton, PES 2008, EA annonce plus du double pour la nouvelle édition 2008 de son jeu FIFA, sorti le mois dernier.

“Cela fait deux ans et demi que nous préparons ce jeu. Konami s’est reposé sur ses lauriers. Pour la première fois, nous avons la meilleure note dans tous les magazines spécialisés”, plastronne Antoine Cohet, chef de produits chez Electronic Arts, qui affirme que le nouveau FIFA propose des phases de jeu plus construites.

Pas moins de 150 personnes ont travaillé sur FIFA 08, présenté comme le “plus gros investissement” jamais consenti par EA (plusieurs “dizaines de millions d’euros”). L’éditeur américain a remanié ses équipes de développeurs, où figurent désormais “vingt nationalités différentes”, et où des Européens à la culture footbalistique plus étoffée, ont remplacé des Nord-Américains.

En France, EA revendique pour le nouveau FIFA des ventes “en hausse de 40% sur les trois premières semaines de vente” par rapport à 2006.

Mais FIFA n’a pas encore gagné. Si la firme américaine et la firme japonaise sont respectivement leaders à domicile, dans plusieurs pays d’Europe, PES a damé régulièrement le pion à son rival lors de la vente des éditions des années précédentes.

En France, par exemple, “PES est depuis deux ans le premier bien culturel français en termes de valeur”, affirme Stéphanie Hattenberger, directrice marketing de Konami dans l’Hexagone, où l’édition 2006 du jeu s’est vendue à 1,6 million d’exemplaires, contre 600.000 copies pour son rival, selon EA.

EA annonce au total 65 millions d’exemplaires de son jeu FIFA écoulés en 15 ans et 2 milliards de dollars de revenus dans le monde.

Selon la responsable de Konami France, les mauvais échos sur PES-2008 relayés par certains magazines spécialisés sont dus à des tests effectués sur “une version loin d’être terminée”.

Alors que le public n’a pas encore rendu son verdict, le jugement de certains professionnels qui ont testé le jeu en avant-première est sans appel: “on a affaire à un PES 6 (édition précédente) bis”, pour Christan, 31 ans, vendeur de jeux dans un magasin du centre de Paris, selon qui la nouvelle version de PES connaît dans son magasin “beaucoup moins de réservations que lors de l’édition précédente”.

Mais de l’aveu même de son concurrent EA, le jeu PES pourrait résister, grâce à son implantation sur les consoles ancienne génération, comme la Playstation 2 de Sony (PS2), qui représentent un parc de machines et de joueurs encore très important. “Je ne pense pas qu’on puisse les battre sur PS2, mais on pense les battre sur consoles +next-gen+” (de la génération suivante), estime Antoine Cohet, en référence aux consoles comme la PS3 de Sony, la Xbox 360 de Microsoft ou la Wii de Nintendo.

 23/10/2007 15:16:34 – © 2007 AFP