Conférence à Bruxelles : «L’anglais mondial ne suffit pas aux affaires mondiales»

Conférence à Bruxelles : «L’anglais mondial ne suffit pas aux affaires
mondiales»

L’anglais ne peut servir à lui seul de catalyseur pour les affaires.
Telle est l’une des principales conclusions d’une importante conférence qui
s’est tenue à Bruxelles vendredi 21 septembre sur le thème «Les langues font
nos affaires», et qui a réuni plus de deux cent cinquante représentants
d’entreprises de toutes tailles, d’associations commerciales, de chambres de
commerce, de décideurs et de linguistes professionnels.

Les participants se sont penchés sur les avantages que les compétences
linguistiques et interculturelles offraient au monde de l’entreprise.
Certes, l’anglais demeure la lingua franca des affaires, mais la maîtrise de
compétences linguistiques supplémentaires, combinée aux aptitudes
interculturelles correspondantes, conférera un atout décisif sur le terrain
de la compétitivité. La conférence a donné naissance à un forum qui aura
pour tâche de déterminer comment utiliser le multilinguisme dans la pratique
pour maximaliser les résultats des entreprises.
Dans son allocution de bienvenue, le commissaire européen au multilinguisme,
M. Leonard Orban, a souligné l’importance de la conférence : «Il s’agit d’un
événement unique en son genre : nous avons parmi nous des représentants des
milieux d’affaires et des salariés, des spécialistes des langues, des
universitaires, des décideurs, et aussi, des particuliers que la question
intéresse, tout simplement. Voilà pour l’ensemble des parties prenantes une
occasion fort opportune d’ouvrir au sujet des langues et des affaires un
débat propre à susciter des changements de comportement et à déboucher sur
des résultats concrets».

La conférence a été convoquée après la publication, dans le courant de cette
année, des résultats d’une étude[1] (cf. IP/07/230) qui peuvent se traduire
par l’équation suivante : manque de compétences linguistiques = manque à
gagner. On y voit en effet que les entreprises qui se sont dotées d’une
stratégie formelle de la communication multilingue parviennent à accroître
leurs ventes à l’exportation de plus de 40 % par comparaison aux autres.

Selon la même étude, l’anglais demeure assurément la première lingua franca
du commerce international, mais la demande est en augmentation pour d’autres
langues. Si environ un quart des entreprises sur lesquelles a porté l’étude
estiment qu’elles doivent encore « améliorer leur anglais », elles sont tout
aussi nombreuses à penser qu’elles doivent renforcer leurs capacités
linguistiques en allemand et en français, voire en espagnol et en russe,
pour ne mentionner que quatre des langues les plus souvent citées. Beaucoup
d’entreprises –les grandes, en particulier– signalent en outre qu’elles ont
besoin de langues non européennes, telles que le chinois, l’arabe ou
l’ourdou, dès lors qu’elles cherchent à se développer hors d’Europe.

Une autre étude, menée récemment au Royaume-Uni, montre que le nombre de
personnes étudiant l’anglais dans le monde atteindra un pic de quelque deux
milliards au cours des dix ou quinze années à venir. Contrairement à une
idée très répandue, c’est une mauvaise nouvelle pour ceux qui ne parlent que
l’anglais : il ressort d’une précédente étude, réalisée par la CILT et
consacrée aux incidences des compétences linguistiques sur l’économie du
Royaume-Uni, que les entreprises britanniques exportent autant vers le
Danemark (5 millions d’habitants) que vers les pays d’Amérique centrale et
d’Amérique du Sud réunis (390 millions d’habitants).

Un Forum des entreprises sur le multilinguisme a été créé dans le
prolongement de cette conférence. Présidée par M. Davignon et composé d’un
petit groupe de dirigeants d’entreprise européens, il aura pour tâche de
déterminer de quelle façon les entreprises peuvent utiliser pratiquement le
multilinguisme pour maximaliser leurs résultats.
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[1] Effects on the European Economy of Shortages of Foreign
Language Skills in Enterprise

 

(Source : Commission
Européenne)