Le pétrole marque le pas au terme d’une semaine riche en records

 
 
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Courtiers au New York Mercantile Exchange, le 12 septembre 2007 (Photo : Chris Hondros)

[21/09/2007 17:33:09] LONDRES (AFP) Les prix du pétrole marquaient le pas vendredi au terme d’une semaine ponctuée de records, mais restaient soutenus par les tensions sur l’offre mondiale, l’arrêt d’installations dans le Golfe du Mexique, et la faiblesse du dollar.

Le baril de Brent de la Mer du Nord, qui était resté plus discret cet été que le pétrole new-yorkais, est revenu sous les projecteurs. Après avoir dépassé jeudi son prix d’août 2006, il a aligné les records vendredi, montant jusqu’à 79,94 dollars. Sur l’Intercontinental Exchange de Londres, le baril pour livraison en novembre prenait 8 cents, à 79,17 dollars vers 16H00 GMT.

Le pétrole new-yorkais n’a pas été en reste. Jeudi, il a percé pour la première fois de son histoire le plafond des 84 dollars, se hissant même à 84,10 dollars. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de “light sweet crude” pour livraison en novembre (nouveau contrat de référence) cédait 4 cents, à 81,74 dollars vers 16H00 GMT également.

Sur la semaine, le pétrole a pris 5 dollars à New York et près de 4 dollars à Londres.

Un ensemble de facteurs se sont conjugués cette semaine pour pousser le pétrole à de nouveaux sommets.

A court terme, le marché s’inquiète de l’approche d’une tempête tropicale dans le Golfe du Mexique. Selon le Centre national des ouragans américain (NHC), les conditions sont “favorables” pour qu’elle se transforme en ouragan dans les 24H.

Ces craintes ont conduit à l’arrêt par précaution de 28% de la production dans le Golfe du Mexique, soit 360.000 barils quotidiens qui vont manquer à l’appel.

Le géant pétrolier Shell a notamment annoncé avoir évacué une bonne partie de son personnel se trouvant dans cette zone, mais n’a en revanche pas indiqué si cette mesure allait affecter sa production. Shell produit 370.000 barils de brut par jour dans cette région.

Par ailleurs, la situation tendue de l’offre mondiale de brut fait craindre des pénuries au quatrième trimestre. L’état des stocks de brut aux Etats-Unis, qui ont encore plongé de 3,8 millions de barils la semaine dernière, est jugé critique.

D’autre part, la baisse des taux américains, décidée mardi par la Réserve fédérale (Fed), a donné une sérieuse impulsion au prix du pétrole, qui a franchi mardi dans la foulée pour la première fois le seuil des 82 dollars à New York.

Tandis que le risque de ralentissement de l’économie américaine s’éloigne, la demande pétrolière devrait rester très robuste, estiment les investisseurs.

Les cours du pétrole sont soutenus enfin par les risques géopolitiques, comme la violence au Nigeria, premier producteur africain de brut, ou le contentieux avec l’Iran au sujet du dossier nucléaire. Le durcissement de la position française vis-à-vis de Téhéran cette semaine a ainsi inquiété le marché.

Par ailleurs, le chef du Mouvement d’émancipation du Delta du Niger (MEND), Jomo Gbomo, aurait été interpellé récemment en Angola, a-t-on appris vendredi de sources concordantes. La région riche en pétrole du Delta du Niger, au Nigeria, est le théâtre de violences chroniques.

Principal mouvement armé de la région et auteur de plusieurs attaques et enlèvements d’expatriés, le MEND a toujours pris soin de se démarquer des bandes criminelles de droit commun qui écument la région. Il affirme se battre au nom des populations locales pour obtenir du pouvoir fédéral une plus grande part des milliards de pétrodollars produits par la région par des compagnies multinationales.

 21/09/2007 17:33:09 – © 2007 AFP