Au supermarché Edeka on paie en une seconde avec l’empreinte digitale

 
 
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Un client d’un supermarché Edeka paie ses courses avec son empreinte digitale le 7 décembre 2006 à Grossen-Buseck (Photo : Rolf K. Wegst)

[28/08/2007 08:41:08] FRANCFORT (AFP) Dans les supermarchés Edeka du sud-ouest de l’Allemagne, on a désormais le choix de payer ses achats avec son empreinte digitale: une pratique simple qui dure l’espace d’une seconde et connaît un réel succès.

“Un client sur quatre paie déjà avec son doigt”, explique-t-on à Edeka-Südwest, la direction régionale d’Edeka, qui a déjà équipé 70 de ses magasins avec ce système.

Qui veut recourir à ce mode de paiement doit laisser auparavant au magasin son empreinte, son adresse et ses coordonnées bancaires. Le supermarché prélève directement le montant des achats.

Edeka ambitionne d’étendre ce système dans 200 autres magasins. Sous peu un paiement par empreinte digitale va devenir aussi possible dans des surfaces de bricolage ou des Biergarten (des bars à bière en extérieur), ainsi que dans certaines écoles.

“Nous pensions que seuls les jeunes clients au fait de ces techniques s’y intéresseraient”, raconte Stefan Sewöster de l’entreprise IT-Werke qui a équipé quelque 150 magasins en Allemagne. “On s’était largement trompé. Près des deux-tiers ont quarante ans et plus”.

“Chez nous, certains clients de plus de 70 ans utilisent ce système”, confirme Georg Meisberger de Globus Warenhaus à Sankt Wendel (Sarre).

“Précisément pour les personnes âgées, ce mode de paiement est un soulagement total, elles ne sont plus obligées de mémoriser des codes PIN, de fouiller dans leur sac à la recherche de leurs lunettes et d’argent liquide”. Et le doigt, lui, personne ne peut l’oublier, remarque le responsable d’IT Werke, enthousiaste.

L’investissement reste élevé –quelque 2.000 euros pour équiper une caisse–, mais les commerçants disent s’y retrouver: moins d’argent liquide dans les caisses, un traitement des clients bien plus rapide à chaque caisse, plus de taxes à acquitter pour la gestion des cartes de crédit.

Ce développement est cependant jugé inquiétant par les responsables de la protection des données privées, toujours sur le qui-vive en Allemagne.

“Basé sur le volontariat, ce système est juridiquement inattaquable”, reconnaît Bettina Gayk, porte-parole de l’office de protection de ces données de l’Etat régional de Rhénanie du Nord-Westphalie.

“Nous déconseillons de révéler sans précaution les données privées”, car les empreintes digitales, estime-t-elle, ne sont pas à l’abri des faussaires, elles peuvent être imitées avec du silicone.

Argument rejeté par Ulrich Binnebössel, expert des nouveaux systèmes de paiement de l’association commerciale HDE. “L’empreinte digitale n’est pas mémorisée comme à la police, seuls les points les plus marquants de l’empreinte le sont”. Des faussaires ne seraient donc pas en mesure de reproduire une empreinte à partir de ces données mémorisées à la caisse d’un supermarché.

Tenter de payer avec une pouce en silicone sous les yeux de la caissière serait plus difficile, selon Stefan Sewöster, que de “forcer en plein jour un distributeur de billets avec un camion”.

Les données biométriques font partie du quotidien en de nombreux lieux d’Allemagne, et pas seulement dans ces zones sous haute sécurité comme les aéroports ou les centrales nucléaires. Ainsi, pour entrer au zoo de Hanovre (nord), des abonnés à l’année se font identifier par reconnaissance de leur visage.

Pour les emprintes digitales, d’autres applications sont envisagées: ainsi dans huit écoles, des enfants vont pouvoir payer leur repas en partie avec leur doigt. Stefan Sewöster a une idée susceptible de convaincre les parents: afin que leurs rejetons ne se nourrissent pas seulement de chocolat et de coca-cola, des limites de débit pourraient été fixées sur le compte correspondant à l’empreinte digitale, que ce soit pour les boissons ou les sucreries.

 28/08/2007 08:41:08 – © 2007 AFP