Tourisme : les forces et les faiblesses de la Tunisie

Tourisme : les forces et les faiblesses de la Tunisie

Notre confrère Assabah a publié
dans sa livraison du vendredi 3 août 2007 une tribune libre consentie à MM.
Mounir Ben Miled et Moncef Ksibi, respectivement président d’honneur de la
FTH et ex-président directeur général d’une société hôtelière, et dans
laquelle les intervenants ont passé en revue les points forts et faibles du
tourisme tunisien, un article qui fait écho à la distinction consacrée par
le Chef de l’Etat le 25 juillet dernier, fête de commémoration du 50ème
anniversaire de la République, à deux monuments du tourisme tunisien, MM.
Naceur Malouch et Mohamed Driss.

 

Dans leur appréciation des points
forts du tourisme tunisien, les signataires de la tribune se sont arrêtés
sur les diverses réalisations qu’a connues le secteur sur les plans de la
législation, des incitations, des textes organisationnels, de la formation
des compétences, de l’infrastructure de base, et de la création de plus d’un
millier de projets touristiques. Ils considèrent que le secteur qui a
métamorphosé le paysage – et la vie – de l’ensemble de la République a
surtout contribué à l’amélioration du taux de couverture de la balance des
paiements, sans compter le développement d’autres activités tels les
équipements hôteliers, faisant donc du tourisme la locomotive du processus
économique.

 

Néanmoins, les intervenants
qualifient d’impératif, voire de vital, de traiter les problèmes et les
failles qui continuent à ce jour d’entacher le secteur. S’il est vrai,
estiment-ils, que le tourisme a gagné en un demi siècle en investissements,
en nombre d’établissements hôteliers, et en capacité d’accueil, le
quantitatif demeure cependant son seul point fort au détriment du la
qualitatif qui devrait englober l’accueil, la formation des compétences, les
services, le comportement vis-à-vis du touriste, et les normes de
commercialisation qui devraient s’aligner à celles pratiquées à l’échelle
internationale. Ils trouvent que la responsabilité des gérants d’hôtels
relève de l’évidence même quant à l’amélioration du produit, la sécurité, la
santé, l’encadrement de la main-d’œuvre, la lutte contre le bradage des
prix, et le respect des engagements envers leurs clientèles ; encore
faudrait-il que cette responsabilité concerne également l’ouvrier appelé à
prendre conscience qu’il doit son pain et celui de sa famille précisément à
sa manière de se comporter avec le visiteur, qu’il soit étranger ou local.

 

Et ils élargissent le champ de la
responsabilité au chauffeur de taxi, au commerçant du souk artisanal, et
jusqu’au simple citoyen dont l’attitude peut se répercuter positivement ou
négativement sur l’image même que garde le touriste de tout le pays.

 

Quant à l’Administration et les
autorités régionales, elles devraient (toujours selon nos deux intervenants)
faire en sorte que leurs décisions soient en harmonie totale avec la
sollicitude dont le président de la République entoure ce secteur qui ne
souffre plus la multiplicité des repères administratifs ou des décisions
spécifiques faisant fi des besoins du tourisme.

 

Par ailleurs, ils invitent à ne
pas perdre de vue que la Tunisie n’est pas l’unique destination touristique
au monde, et que d’autres pays, forcément concurrents, n’espèrent pas mieux
que de profiter de nos points faibles pour afficher une mine
resplendissante. Sur ce point, ils estiment profitable de tirer la leçon des
autres expériences réussies dans le monde, dont notamment celle liée à la
commercialisation touristique qu’il « faudrait réexaminer » afin de
conquérir de nouveaux marchés et s’assurer de bonnes parts dans le marché
international du tourisme.

 

A ce sujet, ils entendent que le
rôle de la commercialisation – de la conception jusqu’à la concrétisation –
soit confié aux spécialistes tant la fonction est devenue de nos jours une
science ayant ses propres lois et caractéristiques.


M.B.