Les pouvoirs publics et les accidents de la route

 

Les pouvoirs publics et les accidents de la route

          

embout27707.jpgChaque
année, en pareille période, les pouvoirs publics lancent une campagne de
prévention contre les accidents de la route. Alcool au volant, vitesse, port
de ceinture, tous les motifs sont évoqués pour expliquer les accidents et les
morts sur nos routes.

S’il est indéniable que le conducteur a une très sérieuse responsabilité
quand aux accidents de la route (des plus graves aux simples accrochages), il
n’en demeure pas moins que je n’ai jamais vu aucune campagne (qu’elle émane
des pouvoirs publics ou de la très dynamique Association de prévention
routière) épinglant l’état de nos routes et l’infrastructure mise en place
par nos mairies pour justifier les accidents.

Regardez par exemple l’état de notre autoroute A1 dans son tronçon Tunis-Hammamet. Je ne parle pas du fait qu’elle ne soit
pas éclairée (malgré le grand flux toujours croissant qu’elle connaît) ni du
fait qu’elle n’est pas encore à trois voies. Je parle de son état, de l’état
du bitume.

Sur
un autre plan, je remarque que l’on parle très souvent des morts sur la
route, quand il s’agit d’accidents. On n’évoque quasiment jamais les dégâts
matériels de ces accidents. Pourtant, ces dégâts font très mal. Nettement
moins mal que la mort, certes, mais cela fait mal quand même et cela mérite
que l’on s’y attarde un peu. Et là aussi, la responsabilité des pouvoirs
publics est engagée, tout comme celle des conducteurs.

Prenez par exemple l’avenue Mohamed V ou encore cette avenue menant vers la Cité Ennasr
depuis les Menzah VI, VII et VIII. Il s’agit de
grandes avenues à très grand trafic, de jour comme de nuit, à double sens.
Les deux sens sont séparés par une ligne continue qui, théoriquement, ne doit
même par être chevauchée. En pratique, les conducteurs n’hésitent cependant
pas à la franchir régulièrement provoquant des coups de freins stridents et
des accidents coûteux. Coûteux pour le réfractaire, mais aussi pour le conducteur
discipliné dont le seul tort a été de se trouver face à un chauffard et pour
la communauté qui paie en devises les pièces détachées.

Nos conducteurs sont ce qu’ils sont, insensibles à un code de la route censé
nous protéger tous, il serait bon que les pouvoirs publics (ministère de
l’Equipement et mairies) prévoient des solutions pour obliger ces chauffards
à respecter le code. Pour les avenues sus citées, il
serait bon de prévoir des piquets au milieu de la route tout au long de la
ligne continue. Ces piquets, qu’on voit dans plusieurs pays européens,
empêcheront tout dépassement dangereux et tout demi-tour sur place. Ils nous
feront épargner énormément de dégâts matériels dont le coût pour les
individus et la communauté est nettement supérieure aux piquets eux-mêmes.
Ils obligeront les chauffards le respect des queues d’automobiles en heure de
pointe.

Autres piquets, que l’on peut prévoir, avant les feux de signalisation.
Beaucoup d’automobilistes font peu de cas des files d’attentes et vous
doublent à droite ou à gauche juste avant le feu pour ne pas devoir attendre
cinq minutes de plus. Des incivilités qui nous font honte, certes, mais
puisque certains de nos automobilistes sont indisciplinés, apprenons leur la
discipline de force ! La méthode a montré ses preuves. Regardez les
ralentisseurs, ils ont bien obligé les automobilistes à réduire leurs
vitesses. Il en sera inévitablement de même avec ce genre de piquets. Il y va
de l’intérêt de tous. Absolument tous !

R.B.H.