Rapport de l’ONU : Pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, plus de citadins que de campagnards

Rapport de l’ONU : Pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, plus
de citadins que de campagnards

D’après un nouveau rapport de l’ONU, la population
mondiale s’élève actuellement à 6,6 milliards d’habitants dont un peu plus
de la moitié vit en milieu urbain, pour la plupart dans les pays en
développement. D’ici à 2050, selon le rapport, la population mondiale fera
un bond de plus de 37%, soit de 6,616 milliards à 9,076 milliards
d’habitants, les plus fortes augmentations s’enregistrant en Asie et en
Afrique.

Quatre des dix «mégavilles» (abritant au moins 10 millions d’habitants) se
trouvent en Asie du Sud — Bombay, Calcutta, Delhi et Dhaka. L’Asie abrite
les 3/5 de la population mondiale, mais c’est l’Afrique qui connaîtra la
plus forte croissance démographique au cours des prochaines décennies,
indique le rapport.

D’après les projections, la population africaine sera plus de deux fois plus
nombreuse d’ici 2050 : elle passera de 945,3 millions à l’heure actuelle à
1,937 milliard d’habitants, 88 % de cette croissance étant enregistré en
Afrique subsaharienne où se trouvent bon nombre des pays les plus pauvres de
la planète. Si l’Afrique est encore principalement rurale, la future
croissance s’observera pour l’essentiel dans les zones urbaines, dont la
population passera de 294 millions d’habitants en 2000 à 742 millions en
2030. Le rapport souligne que la population des autres régions en
développement croîtra rapidement, allant de 335 millions à 598,5 millions
d’habitants d’ici 2050 dans les pays arabes, et de 576,5 millions à 782,9
millions d’habitants dans les pays d’Amérique latine et des Caraïbes.

En Amérique du Nord, le rythme de croissance devrait être nettement plus
lent d’ici à 2050, la population canadienne passant de 32,9 millions à 42,8
millions d’habitants, et celle des États-Unis de 303,9 millions à 395
millions d’habitants.

L’Europe et certains pays de l’ex-Union soviétique sont les seules régions
où l’on s’attend à une baisse démographique. La population européenne
devrait diminuer de 727,7 millions à 653 millions d’habitants, et celle de
la Russie de 141,9 millions à 111,8 millions d’habitants. La population
ukrainienne connaîtra la plus forte baisse, soit de 45,5 millions à 26,4
millions d’habitants, cette tendance étant alimentée par un faible taux de
fécondité ainsi que par la migration continue, notamment la mobilité interne
au sein de l’ex-Union soviétique.

Ce rapport paraît au moment où les villes et les pays célèbrent la Journée
mondiale de la population et sont confrontés au défi de la transformation
des gains démographiques massifs en opportunités. William Cobbett de la
Banque mondiale, directeur de l’Alliance des villes, coalition mondiale des
villes appuyée par la Banque et visant à réduire la pauvreté en milieu
urbain, a déclaré que le rapport de l’ONU identifie « trois urgentes
initiatives de politique » consistant à:

* reconnaître le droit des populations pauvres de vivre en ville, en
abandonnant toute tentative de décourager la migration et de freiner la
croissance urbaine ;
* adopter une vision large et à long terme de l’utilisation de l’espace
urbain (en fournissant des terrains viabilisés au minimum pour la
construction de logements, en assurant une planification anticipée afin de
promouvoir une utilisation durable des terres, et en portant le regard
au-delà des limites des villes pour réduire au minimum leur « empreinte
écologique ») ; et
* engager des efforts internationaux concertés visant à appuyer des
stratégies pour l’avenir des villes.

Le rapport relève que même si beaucoup d’attention est accordée aux 20
mégavilles du monde, plus de la moitié des citadins de la planète vivent
dans des villes de moins de 500 000 habitants. Il ressort de l’étude que ces
villes de plus petite taille disposent de terrains non aménagés et possèdent
le potentiel économique pour faire face aux chocs démographiques, mais elles
sont handicapées par l’inhabitabilité des logements et l’insuffisance des
infrastructures, notamment celles d’approvisionnement en eau et
d’assainissement.

(Source :
Banque Mondiale)