Energie : Iberdrola investit aux Etats-Unis, destination prisée des groupes espagnols

 
 
SGE.QZM62.260607143212.photo00.quicklook.default-245x158.jpg
Le logo d’Iberdrola à Madrid. (Photo : Philippe Desmazes )

[26/06/2007 14:32:30] MADRID (AFP) Le troisième électricien européen, l’espagnol Iberdrola, a les yeux tournés vers l’Etats-Unis où il compte dépenser 6,4 milliards d’euros pour se constituer une tête de pont, imitant d’autres compagnies espagnoles qui achètent en Amérique du nord.

Iberdrola a annoncé dans la nuit de lundi à mardi qu’il allait tenter d’acquérir la compagnie américaine Energy East, une entreprise d’électricité et de gaz implantée sur la côté est, pour un montant de 3,4 milliards d’euros, plus 3 milliards de dette.

Iberdrola veut avoir une “plate-forme pour d’autres opérations de croissance aux Etats-Unis”, a déclaré mardi devant des analystes le directeur stratégie du groupe, José Luis del Valle.

Le groupe, qui a acquis à la fin 2006 le britannique Scottish Power, a déjà entamé une autre opération aux Etats-Unis, avec le projet d’acquisition de CPV Wind Ventures, spécialisée dans l’énergie éolienne, avec un investissement d’environ 1,5 milliard d’euros.

“Le marché américain est un marché de taille, avec des opérations de consolidation potentielles”, selon M. Del Valle, tandis que le PDG, Ignacio Sanchez Galan, insistait sur le présence d’Energy East dans des Etats “stratégiques”, tels que celui de New York.

M. Galan avait déjà fait part de son intention de se développer aux Etats-Unis pour créer un “axe atlantique”.

Au terme de son opération, Iberdrola sera “présent dans une vingtaine d’Etats” d’Amérique où il veut être notamment un “acteur significatif” dans l’énergie éolienne, secteur dans lequel il est déjà leader en Europe.

L’opération augmenterait la puissance installée du groupe de 1,4%, à 39.086 Mega Watts.

Les analystes relevaient mardi la “cohérence” de l’opération tout en s’interrogeant sur le prix et les modalités du financement. Iberdrola veut boucler l’acquisition au second semestre 2008.

Une banque européenne insistait sur le fait que cette opération “va optimiser d’un point de vue fiscal la position du groupe dans les énergies renouvelables aux Etats-Unis”.

“Stratégiquement, l’accord fournit à Iberdrola une belle opportunité d’acquérir un acteur verticalement intégré”, pour les analystes d’une banque espagnole.

Cette stratégie “Go West” d’Iberdrola s’explique notamment par la difficulté de croître de manière amicale dans une Europe en pleine recomposition énergétique, où nationalisme économique et enjeux stratégiques perturbent les opérations.

Ignacio Sanchez Galan a insisté mardi sur le caractère amical de l’opération, qui est recommandée par le conseil d’administration d’Energy East.

Mais plus largement, c’est une nouvelle illustration d’un mouvement d’investissement aux Etats-Unis entamé récemment par des groupes espagnols -principalement des banques- qui cherchent à élargir leur activité hors d’Espagne et de l’Amérique latine où ils sont dominants.

En février, la deuxième banque espagnole, BBVA, a annoncé l’achat de Compass Bancshares pour 9,6 milliards de dollars (7,4 milliards d’euros), et son intention d’en faire son vaisseau-amiral aux Etats-Unis, où elle cible l’importante communauté latino-américaine.

Quelques jours auparavant, c’était le 4e groupe bancaire espagnol, Banco Sabadell, qui achetait TransAtlantic Bank, basée à Miami, pour 135 millions d’euros.

La première banque espagnole, Santander, a pris en 2005 19,8% de Sovereign Bancorp, basée à Philadelphie, pour 2,4 milliards de dollars (1,7 milliards d’euros), avec option d’achat de la totalité à partir de 2008.

Outre les banques, Cintra, la filiale infrastructures du groupe de BTP FCC, gère des autoroutes dans les Etats de l’Indiana et du Texas et près de Chicago.

 26/06/2007 14:32:30 – © 2007 AFP