[16/06/2007 09:45:19] NEW YORK (AFP) Préoccupée par la perspective de voir les conditions du crédit se durcir aux Etats-Unis, Wall Street surveillera de près les chiffres de l’inflation américaine la semaine prochaine, alors que certains analystes estiment que la correction boursière n’est pas terminée. Sur la semaine écoulée, l’indice des 30 valeurs vedettes, le Dow Jones Industrial Average (DJIA), a reculé de 1,78% pour terminer vendredi à 13.424,39 points. Il avait clôturé à un record historique en début de semaine à 13.676,32 points. L’indice composite du Nasdaq a quant à lui perdu 1,54% sur la semaine, pour clôturer à 2.573,54 points. L’indice élargi Standard and Poor’s 500 (SP 500) a enfin abandonné 1,87%, finissant la semaine à 1.507,67 points, après un record de clôture lundi à 1.539,18 points. Sur le marché obligataire, le taux de rendement du bon du Trésor à 10 ans a avancé à 5,118% contre 4,956% vendredi dernier et celui à 30 ans à 5,220% contre 5,062%. Fin février, Wall Street avait été ébranlée par les craintes de récession aux Etats-Unis et connu sa plus forte baisse depuis septembre 2001. Trois mois plus tard, ce sont la robustesse de l’économie mondiale et les risques inflationnistes qui inquiètent désormais les courtiers et ont fait chuter les marchés cette semaine. Alors qu’ils tablaient sur une baisse des taux avant la fin de l’année, les investisseurs ont en effet dû revoir leurs prévisions au vu d’indicateurs économiques robustes et d’une inflation persistante. Résultat: le marché n’attend plus d’assouplissement monétaire avant la mi-2008 et certains analystes n’excluent plus une hausse des taux. La Réserve fédérale maintient son taux directeur inchangé à 5,25% depuis juin 2006. Signe de ce renversement de sentiment du marché, le taux de rendement du bon du Trésor à 10 ans a dépassé le seuil symbolique de 5% jeudi pour la première fois depuis 11 ans. La hausse des taux obligataires renchérit le coût de l’emprunt pour les entreprises et les ménages, pesant notamment sur les bénéfices des sociétés. Certains analystes attribuent cependant le recul du marché à des prises de bénéfices nécessaires après les records historiques atteints lundi par le Dow Jones et le SP500. “La semaine prochaine, le marché va continuer à évaluer la robustesse de l’économie”, a indiqué Owen Fitzpatrick, analyste à la Deutsche Bank. “Tout signe montrant que l’économie est forte va provoquer une baisse des marchés actions. Les investisseurs craignent qu’une réaccélération de l’économie fasse rebondir les chiffres d’inflation et que la Fed soit alors obligée de remonter les taux”, a-t-il expliqué. Les indicateurs économiques les plus scrutés devraient donc être les ventes de détail de mai, publiées mercredi, l’indice des prix à la production de mai, attendu jeudi, et l’indice des prix à la consommation de mai, prévu vendredi. Ces chiffres devraient permettre aux investisseurs de réévaluer leurs prévisions pour les taux d’intérêt américains, et pourraient potentiellement peser sur la tendance s’ils se révèlent supérieurs aux attentes. “Normalement, quand il y a ce genre de correction, c’est un peu plus important que ce que nous avons vu jusqu’à présent”, a en outre remarqué Owen Fitzpatrick. Le recul du marché ne devrait pas “se tranformer en une correction majeure de l’ordre de 10%”, a estimé pour sa part Frederic Dickson, analyste chez D.A. Davidson and Co. Selon M. Dickson, les investisseurs devraient repasser à l’achat si le Dow Jones venait à passer sous les 13.000 points. “Il y a simplement trop d’argent à investir et les données économiques esquissent un deuxième trimestre correct en terme de résultats de sociétés”, a-t-il indiqué. |
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