Consortiums : Attention, fragile !

 

export250.jpgRéagissant
au quart de tour à notre article d’opinion sur la nécessité de nouer des
consortiums d’exportation entre les petites entreprises, M.
Taoufik Chaâbane,
Coordinateur de projet ONUDI et Accompagnateur de consortiums, nous fait
part de quelques réalités édifiantes dans ce domaine.  

‘’Les résultats qui
semblent encourageants sont en fait encore très fragiles si on tient compte
de la mortalité naturelle de toute alliance au bout d’un certain temps (une
alliance est rarement un mariage à vie)’’, nous confie-t-il avant de faire
allusion aux contraintes au niveau de la culture entrepreneuriale mais aussi
aux contraintes de l’environnement incitatif et réglementaire actuel qui
limitent le développement des consortiums à un rythme plus soutenu.

Pourtant, il reste
convaincu que le consortium orienté export est, pour les PME, souvent une
porte d’entrée, un moteur pour enclencher les processus culturels vers une
dynamique d’alliances ultérieures plus poussées, à valeur ajoutée plus
importante… Mais l’alliance n’a de chance de durer quelque temps que s’il y
a un objectif commun précis qui fédèrera les alliés. Par exemple : 

– un pays que nous
voulons prospecter ensemble pour partager les coûts et les risques
– un marché vers lequel il est important de se présenter en groupe pour
améliorer la visibilité, justifier d’une taille économique ou pour offrir
une gamme diversifiée exigée par ce marché : Grande distribution, Centrale
d’achat, Gros donneur d’ordre public ou privé…
– un nouveau produit ou une nouvelle collection  que nous voulons développer
ensemble parce qu’il (elle) exige un réseau de veille technologique ou une
palette de compétences et d’équipements de production et de contrôle
qu’aucune entreprise membre ne possède en totalité (consortium de marque,
consortium technologique ou de R &D pouvant impliquer en plus des
entreprises, des compétences externes ou des partenaires du monde académique
et de la recherche). 

Etant en première ligne,
M. Chaâbane
nous rappelle que le projet a démarré en septembre 2003 pour être clôturé
fin 2007 et s’il avait visé la création de quatre consortiums d’exportation
au début, cet objectif a été largement dépassé puisqu’il existe aujourd’hui
dix consortiums opérationnels dans différents secteurs comme les composants
automobile; le textile- habillement; les Technologies de l’information;
l’agroalimentaire ; l’Ingénierie… 

Nous sommes évidemment
très loin de nos espérances dans ce domaine mais il faut dire que c’est un
début, fragile… mais prometteur et qui ne demande qu’à être rallié plus
sérieusement.