France : le regain d’optimisme de Bruxelles sur la croissance tombe à pic

 
 
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Le ministre de l’Economie Thierry Breton le 7 mai 2007 à Bruxelles (Photo : Gérard Cerles)

[07/05/2007 19:03:35] PARIS (AFP) En revoyant à la hausse ses prévisions de croissance pour la France, à 2,4% cette année puis 2,3% en 2008, la Commission européenne apporte une bouffée d’oxygène au futur gouvernement qui va devoir mettre en oeuvre un programme de baisses d’impôts sans trop creuser la dette.

Un tel niveau de croissance, quoique inférieur à celui prévu pour l’Espagne, la Grande-Bretagne ou l’Allemagne, constituerait un record depuis 2000 pour la France et doperait mécaniquement les recettes fiscales.

Dans la matinée, le ministre de l’Economie Thierry Breton avait lui aussi prédit une embellie économique, pariant sur un taux de croissance (annualisé) compris entre “2,5% et 3%” lors des premier et deuxième trimestres.

“La situation économique est nettement meilleure qu’il y a deux ou trois ans, c’est un fait”, a assuré M. Breton, patron de Bercy depuis février 2005.

Le gouvernement s’est pour l’instant fixé pour objectif une croissance comprise entre 2 et 2,5% pour 2007 et 2008, mais les indicateurs économiques de ces derniers mois ont dessiné un tableau plutôt plus favorable, avec un nouveau recul du chômage (8,3% en mars), une amélioration du moral des industriels et une consommation des ménages toujours vaillante.

Il faudra toutefois attendre la publication par l’Insee de sa première estimation de la croissance au 1er trimestre, le 15 mai prochain, pour confirmer ou infirmer la tendance.

L’institut de la statistique tablait fin mars sur une progression du produit intérieur brut de 0,5 à 0,6% aux deux premiers trimestres, soit “un rythme annuel proche de 2%, comme en 2006” (2,1%). Plus optimiste, la Banque de France prévoit 0,8% de croissance au 1er trimestre.

Une activité économique plus dynamique que prévu constituerait évidemment une bonne nouvelle pour le futur président Nicolas Sarkozy et son gouvernement, qui ont construit leur programme électoral sur une hypothèse de croissance de 2,25%. Tout regain d’activité permettrait de relâcher un peu des contraintes budgétaires pour l’heure serrées.

Car la France connaît un déficit public récurrent, ramené à 2,5% du produit intérieur brut en 2006, et un taux d’endettement de 63,9% du PIB, qui dépasse le plafond de 60% autorisé par le pacte de stabilité et de croissance.

Lors de sa campagne, Nicolas Sarkozy s’est engagé à revenir à ce niveau de dette à l’horizon 2012. Mais le futur président a parallèlement prévu toute une série d’allègements fiscaux — pour favoriser les heures supplémentaires ou encourager l’accession à la propriété — qui rendront plus difficile la réduction de l’endettement, même s’il prévoit de diminuer le nombre de fonctionnaires.

En matière de déficit public, la Commission européenne prévoit toutefois une nouvelle amélioration en France, à 2,4% cette année, puis 1,9% du PIB en 2008.

Au final, pour Bruxelles, “l’activité économique devrait être largement soutenue par la demande intérieure” en 2007, tandis que la contribution du commerce extérieur devrait rester “légèrement négative” en raison d’un important déficit.

Seul bémol, la Commission prévoit un taux de chômage “toujours élevé” en France. Il devrait néanmoins décroître, à 8,9% cette année, puis 8,5% en 2008, contre 9,4% en 2006, selon les critères retenus par Eurostat. Du coup, les hausses de salaires devraient rester “modérées”, a-t-elle estimé.

 07/05/2007 19:03:35 – © 2007 AFP