PSA va supprimer 4.800 postes en 2007

 
 
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Un ouvrier de PSA travaille sur la chaîne de montage d’une Citroën C6, le 28 avril 2006 à Rennes (Photo : André Durand)

[26/04/2007 17:29:26] PARIS (AFP) Le constructeur automobile français PSA Peugeot Citroën a annoncé jeudi la suppression de 4.800 postes en 2007 en France, via des départs volontaires et le non-remplacement des départs en retraite, ce qui a été accueilli majoritairement par les syndicats comme “un moindre mal”.

La CGT a de son côté dénoncé un plan “ni justifié économiquement, ni acceptable socialement”.

Les annonces seront détaillées le mercredi 9 mai lors d’un comité central d’entreprise extraordinaire à Paris de la division automobile concernée (96.000 des 122.000 salariés du groupe en France), trois jours après le second tour de l’élection présidentielle.

Le magazine Capital avait affirmé en fin de semaine que le PDG Christian Streiff s’était engagé auprès du gouvernement à ne pas annoncer des suppressions de postes “en pleine période de campagne présidentielle”.

Le propre rythme de l’entreprise a pris le dessus: “M. Streiff veut aller très vite et faire des économies cette année”, prédisaient les syndicats en début de semaine.

A l’annonce des 4.800 postes devant disparaître dans les fonctions hors production (études, services, ressources humaines, maintenance…), la CFE-CGC s’est dite “soulagée” qu’il n’y ait “pas de fermeture de sites”. Des volontaires devraient se présenter, selon les espoirs de la direction, dans toutes les implantations, de Mulhouse à Aulnay-sous-Bois en passant par Rennes et le siège parisien.

La CFDT a souligné que le but était “d’éviter les licenciements”. L’objectif est le départ de 1.800 ouvriers professionnels, 1.800 ETAM (employés, agents de maîtrise) et 1.200 ingénieurs, selon la convocation au CCE reçue jeudi.

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“La sous-traitance ne devrait pas être touchée car le nombre de voitures produites ne varie pas” (3,37 millions de voitures vendues en 2006), s’est félicité FO. A l’inverse, la CGT pense qu’il y aura “des suppressions d’emplois induites chez les équipementiers et sous-traitants”, ce qui porte à 10.000 emplois la “coupe sombre” programmée, selon le syndicat.

“Ce qui les lèse est le recours aux pièces produites dans les pays à bas coûts, ce que pratique PSA”, juge la CFDT.

Le précédent PDG, Jean-Martin Folz, avait déjà lancé en 2006 un plan de suppressions de 10.000 postes en Europe – 7 à 8.000 en France par non-renouvellement des contrats temporaires et des départs en retraite – dont environ 7.000 ont été réalisées sur le continent.

PSA a cette fois recours à un dispositif original pour réduire ses effectifs, sans en passer par un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE, plan social) ou des départs en préretraites.

Un accord de GPEC (gestion prévisionnelle des emplois et des compétences) a été signé début avril par cinq syndicats (CFDT, CFE-CGC, CFTC, FO et GSEA), prévoyant des “mesures incitatives” pour des départs volontaires “en cas de nécessité de réduction et d’adéquation des effectifs”.

“Le risque est le départ du personnel le plus +vendable+, le plus qualifié, c’est-à-dire les forces vives de l’entreprise”, s’inquiète le délégué central FO du site PSA à Sochaux, Alain Seften.

L’accord GPEC pourrait être étendu à d’autres pays européens. Les annonces de suppressions d’emplois ne concernent cependant que la France. “Et que 2007, alors que l’accord a été conclu pour trois ans”, souligne la CFTC.

La direction prévient que “le contexte de l’entreprise est marqué depuis quatre ans par la stagnation des ventes du groupe en Europe et par la baisse de sa rentabilité”.

 26/04/2007 17:29:26 – © 2007 AFP