FMI : une dépréciation, même modeste, du dollar, réduirait les déséquilibres

 
 
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Le logo du Fonds monétaire international

[05/04/2007 06:23:44] WASHINGTON (AFP) Une dépréciation, même modeste, du dollar permettrait de réduire “sans heurts” les déséquilibres mondiaux, estime le Fonds monétaire international (FMI) dans un rapport publié jeudi.

Par ailleurs, le risque d’une propagation mondiale du ralentissement économique américain est limité, tant que celui-ci s’explique par le recul du marché immobilier résidentiel, juge le FMI dans une autre analyse publiée simultanément.

“Une dépréciation réelle du dollar des États-Unis et une appréciation réelle des monnaies des pays qui affichent des excédents courants pourraient faciliter la réduction de ces déséquilibres”, estiment les experts du Fonds.

Selon cette analyse, “une dépréciation réelle du dollar inférieure à 10% pourrait engendrer une réduction du déficit commercial des États-Unis égale à 1% du PIB”, alors que les études économiques situent habituellement la dépréciation nécessaire dans une fourchette de 10 à 20%, précise le FMI.

Le déficit commercial américain a atteint un nouveau record en 2006 à 763,6 milliards de dollars, soit environ 5,8% du PIB, plombé par le pétrole et le déséquilibre des échanges avec la Chine qui représente plus du quart du “trou”.

Les Américains ont aussi affiché un déficit record vis-à-vis du Japon (88,4 milliards de dollars), réactivant les craintes de sous-évaluation du yen.

Cet appel du pied aux autorités politiques en faveur de mesures progressives d’ajustement va dans le sens d’une autre étude, réalisée conjointement par le laboratoire économique bruxellois BRUEGEL, le Peterson Institute for International Economics (Washington) et le Korea Institute for Economic Policy.

Pour réduire sans crise financière majeure les déséquilibres mondiaux, l’Europe doit accepter un euro à plus de 1,45 dollar, à condition que le yen japonais et le yuan chinois montent fortement vis-à-vis de la monnaie unique, affirmaient les auteurs de cette analyse publiée fin mars.

“La question-clé est de savoir si ce sont les marchés financiers ou les mesures politiques qui provoqueront un ajustement nécessaire et inévitable”, poursuivaient-ils, mettant en garde contre les risques d’une récession mondiale.

Dans une analyse distincte, les experts du FMI ont par ailleurs relativisé le risque d’une propagation mondiale du ralentissement économique américain.

“Dans la conjoncture présente, si le ralentissement aux États-Unis continue d’être causé principalement par la détérioration du marché immobilier intérieur, ses répercussions sur la croissance dans le reste du monde resteront limitées, et ce d’autant plus que l’activité se renforce en Europe”, juge le Fonds.

Néanmoins, “si la baisse de l’immobilier se propage à la consommation et à l’investissement des entreprises, on peut s’attendre à ce que les répercussions soient plus importantes”, nuancent les experts du FMI.

Les Etats-Unis ont affiché une croissance de 3,3% en 2006, qui devrait plafonner entre +2,5 et 3% en 2007, selon les dernières prévisions de la Réserve fédérale (Fed).

 05/04/2007 06:23:44 – © 2007 AFP