Airbus pousse sa restructuration, EADS divisé sur des questions de finances

 
 
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Jean-Francois Knepper (g), délégué syndical FO, manifeste avec des employés d’Airbus contre le plan Power 8, le 3 avril 2007 à Blagnac (Photo : Pascal Pavani)

[04/04/2007 18:22:29] PARIS (AFP) La direction d’Airbus s’est montrée mercredi déterminée à accélérer la mise en oeuvre de son plan de restructuration, tandis que les actionnaires de sa maison mère EADS restaient divisés sur le versement d’un dividende et une augmentation de capital.

L’avionneur européen compte avoir conclu mi-juillet des accords de partenariat industriel pour trois de ses sites de production –Méaulte (France), Nordenham (Allemagne) et Filton (Grande-Bretagne)–, a indiqué Jean-François Knepper, délégué syndical FO, à la sortie d’une réunion du Comité européen d’Airbus à Toulouse.

Dans le cas de Méaulte, l’équipementier français Latécoère fait figure de repreneur potentiel.

Le plan “Power8” d’Airbus, annoncé fin février, prévoit la cession de trois autres usines (Laupheim et Varel en Allemagne, Saint-Nazaire-Ville en France), et 10.000 suppressions d’emploi en Europe sur quatre ans.

“Le comité européen a par ailleurs chargé deux cabinets d’experts, un allemand, l’autre français (…) de façon à analyser la plus-value que ferait Airbus dans la vente ou la filialisation de ses sites”, a ajouté M. Knepper.

“Le processus est lancé, dans une atmosphère constructive, avec des demandes et des échanges d’information” entre représentants du personnel et direction, a seulement commenté une porte-parole d’Airbus.

Cette rencontre entre syndicats et direction intervenait au lendemain d’une grève diversement suivie sur les sites français, et marquée par une certaine division syndicale.

Alors qu’Airbus cherche à mettre en oeuvre son plan, qui doit faire économiser 5 milliards d’euros d’ici à 2010, les actionnaires de sa maison mère EADS continuent de s’affronter sur des questions de finances.

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Le plan social chez Airbus

EADS, fort d’une trésorerie de 4,2 milliards d’euros fin 2006, assure qu’il n’y a “pas urgence” à lever de l’argent frais. Le groupe aimerait toutefois pouvoir obtenir le feu vert des actionnaires, réunis le 4 mai en assemblée générale, pour une future augmentation de capital.

Si son principe semble acquis, ses modalités font l’objet d’un désaccord persistant, souligne-t-on de source proche du dossier.

L’Etat français, qui détient 15% d’EADS, plaide pour une augmentation de capital ouverte à tous.

Mais les actionnaires privés DaimlerChrysler (15%) et Lagardère (15%, dont 7,5% en cours de cession), très réticents à remettre la main au pot, refusent cette opération, qui diluerait brusquement leur participation.

Certains actionnaires craignent également que ce scénario offre l’occasion à l’Etat français d’augmenter son poids au capital, ce qui menacerait l’équilibre franco-allemand, selon une source proche du dossier.

Les industriels seraient favorables à une augmentation de capital via une émission d’obligations convertibles en actions.

Actuellement, Paris refuse. “Pour le moment, tout est bloqué”, résume une source proche des discussions. L’imminence de l’élection présidentielle française risque de prolonger ce blocage.

Autre pomme de discorde, le versement ou non d’un dividende aux actionnaires.

Dans un contexte de chute du bénéfice net — 99 millions d’euros en 2006 contre 1,68 milliard en 2005 — et de suppressions d’emplois chez Airbus, le Premier ministre français Dominique de Villepin s’est dit opposé à la rétribution des actionnaires cette année.

Chez les partisans d’un dividende, on fait valoir au contraire que “les petits actionnaires méritent d’être rétribués pour leur fidélité”, alors qu’EADS et Airbus ont connu la plus grave crise de leur histoire l’an dernier.

 04/04/2007 18:22:29 – © 2007 AFP