L’Algérie a entamé des négociations pour l’augmentation du prix de son gaz

 
 
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Carte de l’Algérie

[12/03/2007 13:48:41] ALGER (AFP) L’Algérie a entamé une négociation avec l’Espagne pour augmenter le prix de vente de son gaz, une hausse qui aurait des incidences sur les prix du gaz livré au reste de l’Europe déjà confrontée à une pression à la hausse du géant russe Gazprom.

Le ministre algérien de l’Energie, Chakib Khelil, a annoncé lundi que l’Algérie négociait une augmentation d’un dollar par million de BTU (British Thermal Unit) – soit un dollar pour 27 m3 de gaz – de ses fournitures à l’Espagne à travers le gazoduc Maghreb-Europe (GME), qui couvre 60% des besoins espagnols.

M. Khelil a estimé à 150 millions de dollars par an les recettes supplémentaires que l’Algérie engrangerait grâce cette augmentation.

L’Algérie exporte annuellement à travers le GME 12 milliards de m3 de gaz, qui lui ont rapporté 650 millions de dollars en 2006. 90% du gaz algérien exporté est vendu en Europe.

Entré en service en 1996, le GME, qui relie Hassi R’mel (Sahara) à l’Espagne via le Maroc et le détroit de Gibraltar, dessert aussi le Portugal et d’autres pays européens.

En 2005, l’Algérie a exporté au total 62 milliards de m3 et prévoit d’en exporter 85 milliards en 2010, en s’ouvrant aux marchés américain et asiatique.

Selon Eurogas (fédération européenne des industriels du gaz européens), la part du gaz algérien dans la consommation globale de l’Union européenne était en 2006 de 10%, contre 24% provenant de Russie, 17% de Norvège et 38% de production domestique.

L’annonce algérienne intervient alors que Gazprom a soumis depuis plusieurs mois ses principaux clients européens à une forte pression à la hausse de ses fournitures de gaz.

Son vice-président, Alexandre Medvedev, prône, contre l’avis de la Commission européenne, un recours plus fréquent aux contrats à court terme entre producteurs et consommateurs de gaz, allant ainsi à l’encontre d’un usage établi sur le marché international où, en raison du montant très élevé des investissements, les contrats sont signés pour vingt à vingt-cinq ans.

La compagnie publique algérienne d’hydrocarbures Sonatrach et Gazprom ont conclu en août 2006 une alliance stratégique, qui a suscité les craintes des consommateurs européens, notamment l’Italie et la France, sur la création d’une “Opep du gaz”, sur le modèle du cartel de pays exportateurs de pétrole.

M. Khelil a de nouveau écarté cette éventualité, en soulignant que les prix du gaz étant indexés sur ceux du pétrole, l’OPEP, qui contrôle ces derniers, contrôle aussi les premiers.

“Les prix du gaz sont indexés sur le prix du pétrole, qui répondent déjà à la politique et à la stratégie de l’Opep. A quoi servirait une Opep du gaz, puisque nous avons déjà une Opep du pétrole qui définit indirectement le prix du gaz”, a dit M. Khelil.

M. Khelil a par ailleurs indiqué qu’Alger était prêt à accorder une participation de 10% sur les parts de Sonatrach au groupe gazier espagnol Gas Natural dans le gazoduc Medgaz, actuellement en construction, qui doit relier en 2009 Beni Saf (Algérie) à Almeria (Espagne).

Il a cependant conditionné cette offre à l’obtention par Sonatrach d’une licence de distribution sur le marché espagnol.

Sonatrach détient 36% de Medgaz, devant les Espagnols Cepsa et Iberdrola (20% chacune), Endesa et Gaz de France (12% chacune), après le retrait en décembre des groupes pétroliers BP et Total.

 12/03/2007 13:48:41 – © 2007 AFP