[07/03/2007 16:59:23] PARIS (AFP) La mise en place de caisses automatiques dans les hypermarchés Auchan menacerait plusieurs milliers d’emplois sans profiter aux consommateurs selon la fédération CFDT-Services, ce que conteste la direction, qui y voit surtout un gain de temps pour ses clients. En 2007, cinq hypermarchés Auchan (Angoulême, Boulogne, Osny, Nice et Schweighouse) doivent expérimenter un “pistolet” automatique, avec lequel le client comptabilise lui-même ses articles au fur et à mesure, avant de payer dans une borne, selon la fédération CFDT-Services. Déjà, des “caisses minutes”, pour les paniers de moins de dix articles, ont été installées dans une quarantaine de magasins sur 120, permettant aux clients de scanner eux-mêmes leurs produits. Au-delà de la “déshumanisation”, on “assiste à une véritable casse de l’emploi”, déplore Aline Levron, responsable commerce à la CFDT-Services. La fédération estime à 4.000 le nombre d’emplois “menacés” à Auchan. Mais cette expérimentation est “l’arbre qui cache la forêt” pour Mme Levron: une puce automatique pourrait remplacer les codes-barres dans les années qui viennent. Les produits seraient alors scannés automatiquement dès leur arrivée dans le caddie. Cette automatisation, si elle était développée, menacerait à terme “plusieurs dizaines de milliers” d’emplois dans la grande distribution qui compte 170.000 caissières, explique-t-elle. Et au-delà de l’agro-alimentaire, avec les magasins de bricolage, d’ameublement, de sport, 400.000 emplois seraient concernés. Faux, rétorque la direction d’Auchan interrogée par l’AFP: “dans les magasins où ont été mises en place les caisses minutes, il n’y a eu aucune suppression d’emploi”. “Il n’y aura aucun licenciement”, insiste-t-elle, tout en reconnaissant une possible “baisse à la marge” des emplois “dans de faibles proportions”. “Le but est d’ouvrir davantage de caisses en permanence”, précise un responsable du groupe, soulignant que “la majorité des caisses traditionnelles demeurera”. Pour Auchan, il s’agit avant tout “de répondre aux fortes attentes des clients en termes de gain de temps”. Pourtant, selon la CFDT, il n’est pas sûr que le client y gagne: “il ira forcément moins vite qu’une hôtesse professionnelle qui scanne une tonne de produits par jour”, estime Mme Levron. Et puis, le coût de la “démarque inconnue” (vols, erreurs, casse) risque d’augmenter et d’être répercuté sur les prix, craint la fédération. Enfin, le syndicat dénonce le caractère “discriminatoire” du système, affirmant que les nouvelles caisses automatiques seraient ouvertes aux seuls clients détenteurs d’une carte de fidélité. Une information que la direction n’a pas confirmé. “Ce système risque d’exclure les mineurs, les personnes âgées, les clients les moins solvables”, déplore Guy Laplatine, délégué syndical central CFDT à Auchan. Vendredi, la CFDT-Services distribuera tracts et bracelets aux clients de neuf hypermarchés (Bordeaux-Le-Lac, Roncq, Englos, Fontaine-le-Comte, Laxou, Perpignan, Saint-Nazaire, Saint-Priest et Val d’Europe à Marne-la-Vallée), dans le cadre de sa campagne de sensibilisation “sans borne automatique merci” (SBAM) en référence à la formule “sourire, bonjour, au revoir, merci” traditionnelle chez Auchan. Une pétition sera par ailleurs mise à disposition, a précisé la fédération, se félicitant d’avoir déjà recueilli 5.000 signatures lors d’une opération similaire le 17 février. |
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