Plan Airbus : Bischoff, coprésident du CA d’EADS, pour un traitement équitable des pays

 
 
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Les deux coprésidents du conseil d’administration d’Airbus Manfred Bischoff et Arnaud Lagardère lors d’une assemblée générale des actionnaires à Amsterdam le 4 mai 2006

[21/02/2007 15:23:01] FRANCFORT (AFP) Manfred Bischoff, coprésident allemand du conseil d’administration d’EADS, s’est prononcé mercredi pour un traitement équitable des pays dans le cadre du plan de restructuration de la filiale Airbus.

Ce programme doit permettre de garantir “la compétitivité d’Airbus pour l’avenir”, rappelle M. Bischoff dans une déclaration rendue publique par DaimlerChrysler, principal actionnaire allemand d’EADS.

“Les objectifs économiques fixés à cet effet doivent donc avoir l’absolue priorité”, a-t-il dit.

“Parallèlement, il faut rendre les inévitables charges dans chacun des pays acceptables et réalisables, grâce à un partage équitable des chances d’avenir”, a-t-il néanmoins souligné.

Concilier ces deux aspects –objectifs économiques et traitement équitable des pays– est la lourde tâche de la direction d’EADS et d’Airbus. “La direction a le total soutien d’Arnaud Lagardère (coprésident français du conseil d’EADS, NDLR) et de moi-même”, en tant que coprésident (du conseil) d’EADS, a-t-il ajouté.

Arnaud Lagardère avait indiqué mardi que Louis Gallois, patron d’Airbus et coprésident de l’exécutif d’EADS, avait tout son soutien ainsi que celui de l’Etat français, qui détient 15% d’EADS via la holding Sogeade.

Le gouvernement français fait “entière confiance” aux dirigeants du groupe européen EADS pour régler la crise au sein d’Airbus mais, en tant qu’actionnaire, il est “attentif” au plan de restructuration de l’avionneur, a précisé mercredi son porte-parole Jean-François Copé.

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Capital et organigramme d’EADS

Moins diplomatique que M. Bischoff, M. Lagardère avait ajouté: “nous serons intraitables sur les intérêts français”, mais assuré que lui et son collègue allemand ne laisseraient pas “le conflit franco-allemand s’envenimer”.

L’Allemagne, où Airbus emploie quelque 21.000 personnes et compte 7 usines, craint de payer le plus lourd tribut au plan “Power8” qui doit permettre de remettre l’avionneur en piste.

L’annonce du plan, prévu mardi, a dû être repoussée à la dernière minute, faute d’accord des actionnaires de la maison mère EADS notamment sur la répartition industrielle du programme de long-courrier A350, auquel l’Allemagne redoute de ne pas être suffisamment associée.

Le ton s’est durci mardi entre Allemands et Français. Berlin n’a pas caché son irritation après l’annonce par Dominique de Villepin, Premier ministre français, d’une suppression prévue de 10.000 emplois chez l’avionneur. Aucune décision n’a encore été prise, a répliqué sèchement le porte-parole adjoint de la chancellerie, Thomas Steg.

Le dossier Airbus, qui a plongé l’an dernier dans une crise sans précédent en raison des retards de production de l’avion géant A380, devrait être discuté lors du sommet entre la chancelière conservatrice Angela Merkel et le président de la République française Jacques Chirac, à Meseberg près de Berlin, et promet fort d’éclipser les autres sujets.

M. Bischoff a par ailleurs catégoriquement rejeté les spéculations, véhiculées dans la presse, selon lesquels les actionnaires allemands agiraient en fonction de “consignes nationales ou politiques”. Les motivations des membres du conseil d’EADS nommé par DaimlerChrysler “sont exclusivement orientées vers le succès d’EADS et d’Airbus”, a-t-il fait savoir.

 21/02/2007 15:23:01 – © 2007 AFP