Entreprises : un seul mot d’ordre, conquérir les marchés de proximité pour survivre !

 
 


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entreprises tunisiennes sont de plus en plus nombreuses à investir à
l’extérieur, particulièrement dans les marchés voisins. En 2006, une dizaine
de groupes se sont ainsi aventurés avec succès sur les marchés maghrébin et
africain, inaugurant une nouvelle tendance à l’internationalisation.

Six projets lancés en dehors de la Tunisie méritent d’être signalés. Il y a
tout d’abord l’entreprise Alkimia. Spécialisée dans la production et la
commercialisation du Tripolyphosphate de sodium (STTP), ingrédient de base
utilisé dans la fabrication des produits d’entretien, cette entreprise a
racheté, en 2006, 25% du capital de l’usine de STTP algérienne, Kimial,
localisée à Annaba.
Le groupe «Tunisie Leasing», spécialisé dans la location de longue durée
(LLD), le factoring et le capital investissement, a créé, durant le premier
semestre 2006, à Alger, en partenariat avec la banque privée tunisienne Amen
Bank, une société de leasing off shore «Maghreb Leasing Algérie» pour un
investissement de 18 millions de dinars (10,5 millions d’euros).
Le même groupe a également pris une participation de 7,5% dans le groupe
majoritaire dirigé par Afric-Invest qui a acquis 62% dans un holding
contrôlant 6 sociétés financières en Afrique subsaharienne spécialisées dans
le leasing, le crédit d’équipement, le crédit à la consommation et la
location de longue durée.

La Société Tunisienne d’Entreprises de Télécommunications (SOTETEL), opérant
dans l’infrastructure de télécommunications, a remporté en 2006, un marché
public en Mauritanie d’une valeur de 420.000 euros. Il s’agit d’un projet de
câblage et d’interconnexion de bâtiments publics.

La Société tunisienne de biscuit (Sotubi), filiale du groupe Mabrouk
partenaire de Géant (distributions) et le groupe français Danone ont créé,
en Algérie, une joint-venture dans la fabrication de biscuits. La nouvelle
co-entreprise a été implantée à Alger.

De son côté, la Société tunisienne de routes et de bâtiments «Soroubat» a
remporté un marché de 85 millions de dinars pour la construction d’un
tronçon d’autoroute en Côte d’Ivoire devant relier la capitale politique
Yamoussoukro à la capitale économique Abidjan.

Enfin, le groupe Hédi Zghal, opérant dans l’emballage, l’hôtellerie et la
restauration, vient de monter une usine d’emballage en Algérie.

En 2007, les entreprises tunisiennes, fortes de nouvelles incitations,
comptent faire mieux. En prévision de la mise en place, en principe vers
2008, d’une zone de libre-échange euroméditerranéenne, et sa conséquence,
l’ouverture des frontières tunisiennes à la concurrence étrangère, le
gouvernement tunisien a en effet pris une série de mesures incitant les
entreprises tunisiennes à investir à l’étranger.

Ainsi, à partir de janvier 2007, les plafonds annuels non soumis à
autorisation, au titre des investissements à l’étranger, sont relevés de
300.000 mille dinars à un million de dinars, et à 3 millions de dinars pour
les entreprises exportatrices qui financent leurs investissements au moyen
des ressources d’exportation logées dans leurs comptes professionnels.

De même, les plafonds annuels accordés aux entreprises non exportatrices
sont portés de 100.000 dinars à 500.000 dinars. Au-delà de ces seuils, la
situation devra être examinée au cas par cas.

Ces mesures sont accompagnées par un redéploiement des transporteurs aériens
et par l’ouverture du ciel tunisien (open sky) à la concurrence. La
compagnie publique Tunisair s’est montrée, particulièrement très offensive,
ces derniers temps, en direction de l’Afrique et du monde arabe. Ainsi,
après avoir ouvert de nouvelles lignes sur Dakar (Sénégal), Bamako (Mali) et
Abidjan (Côte d’Ivoire), Tunisair a négocié avec succès une prise de
participation majoritaire (51%) dans le capital de la nouvelle compagnie
aérienne mauritanienne, Mauritania Airways (10 millions d’euros).

Le transporteur vient par ailleurs d’adhérer à l’Alliance arabe pour la
commercialisation “Alliance Arabesk”. Cette alliance comprend déjà les
lignes aériennes saoudiennes, marocaines, omanaises, yéménites, jordaniennes
et Gulf Air.

Autant d’atouts qui devraient favoriser une plus ample internationalisation
des entreprises tunisiennes sur les marchés de proximité. Mais est-ce
suffisant ?

Sans doute pas, mais c’est quand même un début encourageant et qui
mériterait à être amplifié. Et c’est aux entreprises de jouer le jeu !