Administration/entreprise : des pistes à explorer

 
 

ingenierie.jpgPromoteurs,
hommes d’affaires et investisseurs se plaignent, constamment, de la rigidité
administrative et réclament, en même temps, l’instauration d’un partenariat
«nouvelle génération» entre entreprise et administration, l’ultime but étant
d’épargner à l’entreprise les pertes du temps qui peuvent compromettre sa
compétitivité et de l’aider à vaquer à sa principale vocation : la
fabrication de produits de qualité.
 

Globalement, les
promoteurs, réunis en 2006,  dans le cadre de séminaires traitant de la
relation entreprise/administration, sont satisfaits de l’aide et des
incitations instituées par l’Etat en leur faveur, tout autant que des
progrès accomplis en matière de simplification des procédures et de
réduction des délais.  

Il n’en est pas de même,
hélas, de leurs rapports avec les mécanismes de financement, le fisc et le
système judiciaire.   

Selon des sondages
concordants,  ils déplorent, en général,  la lenteur de l’exécution des
jugements de justice. Rares sont les jugements prononcés et exécutés.
Certains sondages effectués par des chambres de commerce mixtes avancent le
très faible taux de 1%. Selon eux, cette situation s’expliquerait par
l’inexistence de magistrats spécialisés.   

Côté fisc, ils relèvent
certaines incohérences de l’administration fiscale. A titre indicatif, ils
estiment que le régime forfaitaire constitue une «véritable prime» pour
certains assujettis aisés, déplorant l’égalitarisme injuste favorisé par ce
régime. En plus clair encore, les commerçants ruraux estiment injuste de
traiter sur un pied d’égalité le commerçant dans une agglomération rurale et
son collègue de cités standing où le pouvoir d’achat est de loin plus élevé,
et surtout, plus rémunérateur. 

Concernant le financement
qui représente 65% des problèmes auxquels sont exposées les entreprises, ils
déplorent l’inflation des mécanismes en place et la tendance des Sociétés
d’investissement à capital risque (sicar) et des sociétés de leasing à se
comporter comme de simples appendices des banques et à calquer, avec plus
d’excès, leurs pratiques et leurs critères d’octroi de crédits (garanties…).
Ils s’interrogent, au passage, sur l’utilité des substantielles incitations
instituées par l’Etat en faveur de ces mécanismes de financement. Les
traditionnelles réticences bancaires sont signalées également avec beaucoup
de dépit. 

Comme solutions, les
promoteurs proposent l’exploration avec plus de professionnalisme et de
sérieux de nouvelles  pistes.  

Premièrement, il s’agit
d’opter pour  l’administration électronique, définie en théorie comme «un
raccourci technologique» et comme un mécanisme d’efficience, de bonne
gouvernance, de transparence et d’équité.  

L’e-administration est, 
surtout, retenu comme la solution idoine pour accélérer le rythme de
création d’entreprises et pour s’arrimer, dans de bonnes conditions, à
l’économie nouvelle. 

A ce sujet, ils
n’hésitent pas à qualifier de «pétard mouillé» le remplacement des 
autorisations (400) par des cahiers des charges. Car, de l’avis même de
l’administration, plus précisément du ministère de la Fonction publique et
du Développement administratif, les cahiers des charges élaborés, jusqu’ici,
ont  besoin d’être révisés. Ils se sont avérés plus répressifs que les lois.
 


Deuxième piste proposée
 :
l’option pour la stabilité des lois. Le Code d’incitations aux
investissements a fait l’objet, depuis sa promulgation, de nombreux
amendements. Pour parvenir à cette stabilité, ils suggèrent d’associer les
parties concernées à l’élaboration, en amont et en aval, des textes de
lois. 

Pour eux, les entreprises
tunisiennes ont plus besoin de bons droits qu’une inflation de droits. Ils
pensent que la légitimité de l’administration doit se justifier dorénavant
par son professionnalisme et non par son pouvoir répressif dont elle a tout
intérêt à s’en débarrasser. 


Troisième piste à
explorer
, la formation
.
Il s’agit de finir avec la formation d’étudiants qui aspirent à devenir des
salariés, de transcender ce stade pour celui de la formation de futurs
entrepreneurs et d’ancrer, à cette fin, dans l’enseignement (du primaire
jusqu’au supérieur) une culture entrepreunariale à l’instar des pays
développés comme le Canada par exemple. 

De nos jours, il est
inadmissible, a-t-on relevé, que des étudiants tunisiens continuent à sortir
diplômés de l’université sans jamais toucher à un ordinateur, et sans
entendre  parler de modes de paiement comme la carte électronique ou le
chèque.  

A méditer !