L’Etat français et Alcatel-Lucent seuls maîtres à bord chez Thales

 
 
SGE.FBH71.030107210200.photo00.quicklook.default-245x231.jpg
Logo d’Alcatel-Lucent (Photo : Jacques Demarthon)

[03/01/2007 21:03:58] PARIS (AFP) Le rapprochement Thales-Alcatel va renforcer la position de l’équipementier en télécoms Alcatel-Lucent dans Thales aux côtés de l’Etat français, actionnaire principal, alors que Dassault va sortir du pacte d’actionnaires, selon un communiqué de l’Autorité des marchés financiers (AMF).

Le rapprochement, signé le 4 décembre et qui doit être entériné vendredi par l’assemblée générale des actionnaires du groupe d’électronique professionnelle Thales, prévoit qu’Alcatel-Lucent porte sa participation dans Thales de 9,46% du capital (et 12,83% des droits de vote) à 20,95% du capital (20,66% des droits de vote).

L’opération se fera via l’émission de 25 millions d’actions nouvelles, comme rémunération principale de l’apport des activités Transports et Sécurité d’Alcatel.

En outre, l’apport de ses activités spatiales, encore soumise à une enquête de la Commission européenne, donnera lieu à un versement en numéraire.

Le secteur public (via TSA et Sofivision) devrait conserver 26,74% du capital (37,83% des droits de vote) contre 31,26% du capital (42,42% des droits de vote) jusqu’ici.

L’AG de Thales devrait aussi adopter le nouveau pacte d’actionnaires, dont sort le Groupe industriel Marcel Dassault, qui conserve pour l’instant 4,99% du capital (4,85% des droits de vote), en attendant de vendre cette part.

Dassault a annoncé de longue date vouloir vendre sa part dans Thales, dans lequel il était entré en 1998 comme membre du pacte d’actionnaires. Il détenait jusqu’ici 5,71% du capital (5,33% des droits de vote).

Le pacte fixe jusqu’au 31 décembre 2011 les rapports entre l’Etat et Alcatel-Lucent désormais seuls maîtres à bord (détenant ensemble 47,69% du capital et 58,49% des droits de vote) et contient une convention sur “la protection des intérêts stratégiques nationaux”.

Le nouveau pacte stipule l’engagement du secteur public à rester sous les 50% du capital et à faire en sorte qu’Alcatel-Lucent demeure le premier actionnaire privé de Thales avec au moins 15% du capital.

Il prévoit aussi des procédures de concertation sur les questions stratégiques mais donne au secteur public une “faculté de dénonciation unilatérale” assortie d’une promesse de vente par Alcatel de ses titres à l’Etat en cas de “manquement sérieux” à une convention “sur la protection des intérêts stratégiques nationaux”.

Le groupe désormais présidé par l’Américaine Patricia Russo s’engage notamment au “maintien en France du siège social et de la direction effective d’Alcatel-Lucent” à proposer “des administrateurs citoyens de l’Union européenne” et à faire “ses meilleurs efforts pour éviter une intervention ou influence d’intérêts nationaux étrangers dans la gouvernance et les activités de Thales”.

Le pacte stipule en particulier que le secteur public pourra “mettre fin aux droits dont bénéficie Alcatel-Lucent” dans Thales si le capital du groupe de télécoms venait à être détenu à plus de 20% par un actionnaire “jugé incompatible avec les intérêts stratégiques de l’Etat”.

 03/01/2007 21:03:58 – © 2007 AFP