M. Breton compte sur “l’économie de l’immatériel” pour tirer la croissance

 
 
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Le ministre de l’Economie et des Finances Thierry Breton s’exprime, le 04 décembre 2006 à Paris, lors d’une conférence de presse à l’occasion de la remise du rapport sur l’économie de l’Immatériel (Photo : Eric Feferberg)

[04/12/2006 16:48:28] PARIS (AFP) Le ministre de l’Economie Thierry Breton espère hisser la croissance potentielle de la France à 3% ou 4% dans les prochaines années, au lieu de 2% à 2,5% aujourd’hui, en utilisant le levier de l'”économie de l’immatériel”.

Après avoir placé son action à Bercy sous le signe de la réduction de la dette et des déficits publics, M. Breton a décidé de faire désormais de la croissance sa priorité.

Pour cela, il entend puiser dans le rapport de 168 pages et 70 propositions que lui ont remis lundi Maurice Lévy, président de Publicis, et Jean-Pierre Jouyet, chef de l’Inspection générale des finances, intitulé “L’économie de l’immatériel”.

Ce terme s’applique à une économie “qui n’a pas de fondement physique” mais qui se fonde sur “l’innovation, l’intelligence et l’imagination”, a expliqué M. Jouyet au cours d’une conférence de presse. Il a souligné qu'”en 15 ans, les actifs immatériels ont été multipliés par huit dans le bilan des entreprises françaises”.

Dans ce domaine, “les Français sont une force, le système français est souvent une faiblesse”, a affirmé M. Lévy, pour qui il existe un “paradoxe français” fait d’une “étonnante pépinière de talents” mais aussi de “lourdeurs qui pèsent comme un couvercle”: corporatismes et réglementations excessives selon lui.

Le rapport souligne un certain nombre de faiblesses, en particulier les failles de l’enseignement supérieur et de la recherche, qui font que la première université française arrive en 45e position au classement mondial, mais aussi une insuffisante mise en valeur du patrimoine immatériel de l’Etat (brevets, licences, droits d’accès, marques, savoir-faire).

Pour y remédier, ses 70 propositions sont très diverses, allant du renforcement du rayonnement des musées français à l’inscription des marques au bilan des entreprises ou à des incitations pour faire venir en France des développeurs de logiciels.

M. Breton a annoncé qu’il allait faire siennes “un certain nombre” de ces idées, annonçant d’ores et déjà le lancement de “réflexions préalables à la mise en oeuvre d’un pôle de compétitivité sur les logiciels libres”, dont le lieu et la date d’implantation ne sont pas encore fixés.

Il a également indiqué qu’il allait “revoir complètement le label +made in France+ qui protège les marques, le savoir-faire, la créativité”, en lançant très prochainement un groupe de travail sur la question, et en mettant en valeur le “designed in France” (conçu en France).

Le ministre s’est aussi montré favorable à “un plan Marshall pour l’enseignement supérieur” ou encore à la sortie d’une “situation de rente” dans un certain nombre de domaines.

Il a cité à cet égard “la remise à plat des droits d’entrée dans les professions réglementées” et a dit avoir été “frappé” de découvrir les coûts de gestion de la Sacem (Société des auteurs, compositeurs, éditeurs de musique), qui sont “le double de ses homologues étrangers”.

 04/12/2006 16:48:28 – © 2006 AFP