L’affaire de détournement de fonds chez Siemens prend encore de l’ampleur

 
 
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Perquisition dans un des bureaux de Siemens à Erlangen, dans le sud de l’Allemagne, le 15 novembre 2006 (Photo : Timm Schamberger)

[22/11/2006 16:10:26] BERLIN (AFP) L’affaire de détournement de fonds chez Siemens a continué de prendre de l’ampleur mercredi, le Parquet de Munich (Sud) annonçant deux nouvelles arrestations et revoyant à la hausse le montant des dommages à 200 millions d’euros.

Deux nouveaux salariés de la division de téléphonie COM de Siemens ont été arrêtés, a indiqué le Parquet dans un communiqué, précisant qu’au total six personnes se trouvaient désormais en garde-à-vue.

Elles sont soupçonnées de s’être réunies en bande pour détourner des fonds au détriment de Siemens vers des caisses noires à l’étranger, pour un montant d’environ 200 millions d’euros, poursuit le Parquet qui dit n’avoir aucun indice de l’endroit où se trouve actuellement l’argent.

Siemens et le Parquet avaient jusqu’ici fait état seulement d’au moins 20 millions d’euros, mais la presse du week-end parlait elle plutôt de 100 millions.

Selon la presse, l’argent aurait été utilisé en partie comme pots-de-vin pour faciliter l’attribution de contrats, entre autres pour des systèmes de sécurité lors des Jeux olympiques d’Athènes en 2004.

D’après la Süddeutsche Zeitung de mercredi, Siemens se serait séparé du responsable de ses activités de téléphonie en Grèce après avoir appris le lancement d’une enquête en Suisse. Un porte-parole du groupe a confirmé le départ du responsable en avril 2006 mais sans en détailler les circonstances. Des investigations parallèles seraient en cours en Italie, affirme de son côté le Wall Street Journal Europe.

Une première enquête avait été lancée dès l’an dernier en Suisse, où plusieurs millions de francs suisses ont été bloqués sur des comptes bancaires.

L’affaire a vraiment commencé à faire du bruit en Allemagne la semaine dernière, avec une trentaine de perquisitions dans des bureaux et aux domiciles d’actuels et d’anciens salariés de Siemens. Les bureaux de membres du directoire central du groupe de Munich avaient aussi été visités. Le Parquet précise avoir saisi à cette occasion entre 200 et 300 dossiers portant sur des activités en cours et quelque 36.000 dossiers d’archives.

La réputation de Siemens a déjà été écornée dans le passé par d’autres affaires de corruption, notamment dans l’énergie en Italie. Le groupe avait aussi été cité l’an dernier dans le cadre de manipulations du programme “pétrole contre nourriture” de l’Onu en Irak.

L’affaire tombe mal pour le patron de Siemens Klaus Kleinfeld, qui peine déjà à calmer les remous autour de la faillite de BenQ Mobile, la société qui avait repris depuis l’an dernier ses activités dans les téléphones portables. M. Kleinfeld a entrepris d’abandonner complètement les activités télécoms: une bonne partie de la division COM doit être externalisée dans une société commune avec le finlandais Nokia mais le groupe semble avoir du mal à trouver un repreneur pour le dernier pan restant, les infrastructures de téléphonie pour les entreprises (Enterprise Networks).

 22/11/2006 16:10:26 – © 2006 AFP