Fuba Tunisie acquiert 50% de Fuba Allemagne : Une véritable stratégie d’attaque

Par : Tallel
 
 

sellami240.jpgLors de sa création en
1991, personne ne donnait cette entreprise viable,
a fortiori
performante. 15
ans après, elle est encore là, mieux, elle vient de prendre une
participation de 50% dans le capital de la
société mère,
Fuba Printed Circuits GmBH en Allemagne, l’un des leaders mondiaux dans sa
spécialité et qui dispose de deux unités industrielles de haute technologie
implantées, l’une à Gittelde/Harz, près de Hanovre, et l’autre à Dresden,
et employant quelque 650 personnes, et pesant un chiffre d’affaires annuel de
près de 90 millions d’euros.

Pour sa part, et pour
ceux qui l’ignoraient, la société tunisienne Fuba est le leader arabe et
africain en circuits imprimés, notamment pour l’électronique, les
télécommunications et l’industrie automobile. Et ce n’est pas tout,
puisque le directeur général de Fuba Tunisie, M. Slim Sellami, a été, par la
même occasion, coopté président du Directoire de la société allemande. 

Mais autre ambition,
autre dimension. En effet,
Fuba Tunisie a
inauguré l’extension de son unité de Bizerte, pour des investissements de 11 MDT qui s’accompagne
par la création de 120 nouveaux emplois.
Objectif : doubler sa capacité de production et introduire, dans la région Afrique/Moyen-Orient, la technologie multi-couches.

Selon le management de
l’entreprise, cette diversification devrait permettre d’entrer dans de
nouveaux secteurs, notamment l’aéronautique et le médical.

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La question qui hante
les esprits c’est celle de savoir comment Fuba Tunisie, créée il y a
seulement 10 ans (1996) a pu en si peu de temps avoir une telle envergure, d’abord
nationale, puis régionale et internationale. La réponse vient de cet homme, M. Moncef Sellami –le père fondateur-,
qui a élevé le
patriotisme économique au rang de ses priorités absolues, mais qui a surtout
poussé la notion de qualité et de performance à son paroxysme. Ainsi que le
prouvent, d’ailleurs, les différentes certifications obtenues par
l’entreprise (1994
à
UL, 1996
à
ISO 9002, 1999
à
QS 9000, 2002
à
ISO 14001, 2002
à
ISO TS 16949 (1999), 2003
à
ISO TS 16949 (2002), 2007
à
OHSAS 18001 (1999), l’obtention de cette dernière étant prévue au cours de
l’année 2007).

Ce qu’il faut
également, souligner c’est que Fuba Tunisie, dont les usines sont installées
dans le Gouvernorat de Bizerte,
emploie aujourd’hui près de 600 personnes,
avec un objectif
export de 20 à 30 millions d’euros.

Le succès
international de Fuba Tunisie s’explique fondamentalement par la performance
de ses produits, avec à la clé une confiance et une fidélité renouvelée des
grandes multinationales, entre autres Siemens, Bosch, Delphi, Schneider,
Alcatel, Philips, Blaupunkt, Lacroix, etc.

Le groupe auquel
appartient FUBA comporte 9 entreprises, employant 1800 personnes et dont le chiffre
d’affaires s’élève à plus de 120 millions d’euros dont 70% à
l’export. On se rappelle qu’en 2005, à la faveur du Sommet mondial sur la
société de l’information, tenu à Tunis en novembre de cette année, One TECH
(ex groupe Tunisie Câbles) a fait parler d’elle, puisqu’elle était l’un des
sponsors. Ce fut une occasion pour consolider sa position à
l’international. Cet événement est considéré par
M. Moncef Sellami,
le président du
Groupe One TECH,
comme un événement exceptionnel sur le plan technologique.

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Cette
nouvelle dénomination illustre une stratégie résolument tournée vers les
solutions technologiques, capitalisant sur des joint-ventures accompagnées
de transfert de technologie, de complémentarité avec ses partenaires.

Revenons sur cette
prise de participation au capital de Fuba Allemagne. Pour le président du
Groupe One TECH, M. Moncef Sellami, il s’agit d’une décision stratégique qui
entre dans le cadre du renforcement de la position du groupe sur le marché
européen des circuits imprimés. ‘’Notre objectif est aujourd’hui d’accroître
notre niveau technologique dans toutes nos unités et de consolider notre
partenariat à long terme avec nos clients. C’est pour cela que nous
investissons dans la technologie en Allemagne et nous doublons notre
capacité de production en Tunisie’’. Et de préciser : ‘’D’autres changements
utiles sont opérés, à savoir la mise en complémentarité et synergie de nos
désormais 3 unités à GIttelede/Harz, Dresden et Bizerte”.

A l’avenir, Fuba se
concentrera davantage sur l’électronique automobile, l’industrie
électronique et les applications Rigid-Flex en prototypes’’.

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En attendant,
l’objectif ou plutôt la stratégie du Groupe à moyen terme porte sur une plus
grande diversification et l’élargissement de la base clientèle,
l’intensification  de la Recherche & Développement et le renforcement des
compétences. 

A combien
s’élève cette prise participation ? Désolé, on n’en saura pas plus –accord
de confidentialité passé entre les deux partenaires oblige. ‘’Mais sachez
que, a répondu M. Sellami, c’est moins cher que le know how ou le transfert
de technologies et éventuellement de royalties’’, tout en soulignant qu’un
investissement étranger n’est valable que dans la mesure où il a une
répercussion directe sur la technologie, l’emploi et sur l’ouverture des
marchés extérieurs pour la Tunisie.

Par ailleurs, notons
que la part du marché allemand dans le chiffre d’affaires export de Fuba
Tunisie n’est que de 16% contre 51% pour le marché français.

On aura compris que
l’acquisition de nouvelles technologies, le développement de la capacité de
production, le renforcement des exportations et la création de nouveaux
emplois… figurent parmi les priorités absolues – mais aussi des challenges-
 de Fuba. Mais des challenges alléchants pour une entreprise qui se veut
plus que jamais citoyenne.

Pour M. Sellami
et son équipe, il ne faut surtout pas évoquer la mondialisation et la peur que
cela peut engendrer… chez certains Ils vous répondront sans doute que ‘’nous
y sommes depuis toujours. Une culture d’export ancrée depuis des lustres’’ !
Un plan d’attaque pensé par M. Sellami et mis en exécution par ses troupes.
D’ailleurs, la meilleure façon de se défendre, c’est d’attaquer. Dixit la
stratégie militaire.