Investissement : Les EAU, ce «Tigre » du Golfe qui fait saliver tout le monde

 
 


entrepreneur240.jpgOutre les Etats-Unis, le Japon, l’Allemagne et
l’Italie, la France, des «new-comers » (nouveaux venus) : comme la Chine,
l’Inde, l’Afrique du Sud et l’Australie, se livrent une âpre bataille pour
le partage du gâteau émirati.


A l’affût d’opportunités d’affaires à proposer aux entreprises françaises,
aux quatre coins du monde, l’Agence Française pour le Développement
International (UBIFRANCE) a choisi de braquer les projecteurs, mardi 24
octobre 2006 à Paris, sur «les Emirats Arabes Unis : un marché à fort
potentiel ».

Pour cela, l’agence a fait appel aux compétences et à la vaste connaissance
qu’ont de ce marché un groupe de diplomates et experts français. Les Emirats Arabes Unies sont, à n’en pas douter, un «tigre » de la région du Golfe. Les chiffres, égrenés par M.Jacques de LAJUGIE, chef
de la mission économique française pour ce pays, le démontrent parfaitement.
D’abord, avec 5 millions d’habitants, dont une majorité (plus de 80%)
d’étrangers, les EAU sont le premier importateur de la région –avec 63
milliards de dollars en 2005, contre 50 pour l’Arabie Saoudite et 43
milliards de dollars pour l’Iran, qui ont des populations respectivement 5
et quatorze fois plus importantes. Ensuite, l’économie émiratie est très
dynamique : en quinze ans, le produit intérieur brut a bondi de 50 milliards
de dollars à plus de 160 en 2005, «soit l’équivalent de l’Iran et d’Israël
», et la cadence ne devrait pas faiblir, puisque le pays enregistre depuis
l’année 2000 un taux de croissance oscillant entre 9 et 10% par an.
Troisième force de ce pays : la diversification de son économie qu’illustre
la contribution du secteur des hydrocarbures au PIB qui est passée «en une
génération » de 70% «à moins du tiers ».

Les EAU sont également l’un des pays les plus
solvables puisqu’ «il n’a pas de dette extérieure et la dette intérieure
n’est pas forte et se situe dans une fourchette de 10 à 15% du PIB ». Bien
au contraire, le pays est assis sur d’importantes réserves de devises (25
milliards de dollars à fin juin 2006) et dispose d’avoirs en portefeuille
colossaux estimés à près de 500 milliards de dollars, gérés par l’Abu Dhabi
Investment Authority.

Les Emirats Arabes Unis sont également l’un des pays
les plus ouverts «sinon le plus ouvert » de la région du Golfe, puisqu’il a
été un des premiers à adhérer à l’Organisation Mondiale du Commerce. Le
dynamisme du pays provient aussi de ce qu’il compte aujourd’hui un «nombre
important » d’entreprises locales «solides » et mettant en place «une
politique de développement à l’international ». C’est le cas notamment d’Etisalaat,
de Tecom-Dig (filiale de Dubaï Holding) –qui a acquis 70% de Malta Telecom
et «soufflé à France Telecom les 35% du capital de Tunisie Telecom »-, d’Emirates,
la compagnie aérienne émiratie devenue «une worldwide company » et de Dubaï
Ports qui est «le 3ème opérateur mondial ». Mais «parce que le marché est
solvable et dynamique, il est aussi l’un des plus concurrentiels », souligne
le chef de la mission économique française pour les Emirats Arabes Unis.

Outre les Etats-Unis –qui jouent toujours «l’effet
d’éviction »-, le Japon, l’Allemagne et l’Italie, y sont également de plus
en plus présents. Des pays que M. M.Jacques de LAJUGIE qualifie de «new-comers
» (nouveaux venus) : la Chine, premier partenaire commercial des EAU,
l’Inde, l’Afrique du Sud et l’Australie. La France, elle, -qui a vu le
nombre de ses ressortissants y doubler en trois ans à 10 000- compte près de
300 entreprises « présentes ou représentées », y détient 30% de son stock
d’investissement dans la région (soit 700 millions d’Euros) et une part de
marché de 5 à 6 %. Mais parce que cette part a baissé en 2005, les Français
sont convaincus que «rien n’est définitivement acquis » sur ce type de
marché.

Donc, la bataille continue…