Le canadien Bombardier en passe de gagner le contrat des trains Transilien

 
 
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Une rame du Transilien circule entre Paris et la banlieue, le 13 décembre 2005 (Photo : Joel Saget)

[24/10/2006 12:37:23] PARIS (AFP) Le canadien Bombardier est en passe de remporter l’énorme contrat de remplacement des trains de banlieue de la région parisienne, une victoire symbolique dans la première région française au détriment d’Alstom, qui pourrait néanmoins récupérer une partie de la commande.

L’attribution officielle de la première tranche du contrat –soit 1,850 milliard d’euros– est prévue pour mercredi, à l’issue du conseil d’administration de la SNCF, avec à la clé le dévoilement de la maquette du futur Transilien pour les habitants d’Ile-de-France.

Mais, brûlant la politesse à la SNCF et au Syndicat des transports d’Ile-de-France (Stif), le ministre des Transports français Dominique Perben a laissé entendre dès mardi que Bombardier allait remporter le contrat, tout en “souhaitant” que le groupe canadien “sous-traite une partie de la production”.

“Je souhaite qu’il puisse y avoir une coopération industrielle entre Bombardier et Alstom puisque la commande est très importante et Bombardier sera amené à sous-traiter une partie de la production”, a dit M. Perben.

Reste à savoir quelle part du contrat Bombardier, qui est également en concurrence avec Siemens, deciderait de confier au groupe français.

Le réseau Transilien compte actuellement 850 rames. La première tranche ferme du contrat, qui sera attribuée mercredi, portera sur la livraison de 172 rames automotrices qui remplaceront les vieilles rames en inox (les “petits gris”), précise la SNCF.

Les livraisons s’étaleront de 2009 à 2015 et des options sur 200 rames supplémentaires sont prévues, portant le total du contrat à environ 4 milliards d’euros.

Dès la fin de la semaine dernière, les syndicats du groupe Alstom avaient affirmé que Bombardier était en bonne voie d’être choisi, s’inquiétant des “difficultés” en perspective pour leur entreprise.

Ils souhaitent voir le contrat “partagé équitablement” entre les deux constructeurs et que les futurs Transiliens soient fabriqués en France.

Les 500 rames de trains régionaux (AGC) fabriquées par Bombardier, et dont une partie circule actuellement dans dix-neuf régions françaises, sont entièrement produites sur le seul site français du groupe, à Crespin, près de Valenciennes (Nord), se contente-t-on de souligner chez Bombardier France.

En tout état de cause, même si un seul constructeur est officiellement choisi mercredi par la SNCF, il y a de fortes chances qu’une partie de la commande soit effectivement sous-traitée par Bombardier à Alstom, comme cela se fait déjà dans de nombreux cas, en France et dans le monde.

“S’il veut fournir dans les temps”, le titulaire du contrat “a tout intérêt à sous-traiter”, a fortiori dans un contrat de cette taille, qui exige de lourds investissements, explique une source proche du dossier.

Une “collaboration” nécessaire, même si dans certains cas, les deux géants s’affrontent âprement, comme pour le métro de Montréal, dont l’attribution à Bombardier, sans appel d’offres, a provoqué la colère de son concurrent au printemps.

Ainsi, en France, depuis 1999, Alstom s’est vu attribuer des commandes pour 520 rames, tandis que Bombardier a reçu 500 commandes (et 200 options), rappelle une source proche du dossier.

Mais fréquemment, Bombardier sous-traite à Alstom et inversement, ajoute-t-on de même source.

La branche transport de Bombardier compte environ 1.600 employés en France et celle d’Alstom 7.500.

 24/10/2006 12:37:23 – © 2006 AFP