La Bourse de Paris, en partie rassurée par la Fed, attend des indicateurs américains

 
 
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Vue du palais Brongniart, place de la Bourse à Paris (Photo : Jean-Pierre Muller)

[23/09/2006 12:58:18] PARIS (AFP) La Bourse de Paris, en bonne forme depuis quatre mois grâce au maintien des taux d’intérêt américains et au repli du pétrole, restera suspendue la semaine prochaine à des indicateurs qui pourraient confirmer un atterrissage en douceur de l’économie américaine.

Le CAC 40 est resté stable (-0,06%) au cours de la semaine écoulée, terminant à 5.141,95 points.

Cette piètre performance hebdomadaire s’explique en partie par les prises de bénéfices intervenues en fin de semaine, après le plus haut niveau de clôture depuis le mois de mai atteint jeudi par le CAC à 5.208 points, dans la foulée du maintien des taux de la Réserve fédérale américaine (Fed) à 5,25%.

Si la Fed s’est montrée rassurante en évoquant mercredi un ralentissement modéré de l’économie outre-Atlantique et en écartant le spectre d’un effondrement du marché immobilier, l’euphorie des marchés n’aura été que de courte durée.

Dès le lendemain, les investisseurs se sont inquiétés de la chute inattendue de l’indicateur d’activité de la Réserve fédérale de Philadelphie, qui peut faire craindre un atterrissage beaucoup plus brutal de la croissance dans la première économie de la planète.

Du côté des entreprises, la saison des résultats semestriels du CAC 40 s’est achevée avec les chiffres de Pernod Ricard et des AGF, et plus aucun résultat d’envergure n’est attendu dans les jours qui viennent, comme d’ailleurs dans le reste de l’Europe et aux Etats-Unis.

Dans ce contexte, les intervenants devraient se concentrer dans les séances qui viennent sur des indices aux Etats-Unis, parmi lesquels l’estimation finale de la croissance au deuxième trimestre (jeudi) et les ventes de logements anciens et neufs en août (lundi et mercredi).

Les économistes restent dans l’ensemble optimistes, comme ceux du cabinet Aurel Leven pour qui “les enquêtes dans l’industrie, autres que celle de la Fed de Philadelphie, restent bien orientées et la forte croissance des carnets de commande (durant) les derniers mois rend peu probable une brutale correction de l’activité industrielle à court terme”.

Une confiance que partage Adrien Pichoud, économiste à la maison de courtage Global Equities. Selon lui, la baisse inattendue de l’indice d’activité de la Fed de Philadelphie “va tout à fait dans le sens d’un ralentissement de la croissance américaine (…) qui devrait permettre à la Fed, en atténuant les tensions inflationnistes, de ne pas avoir à remonter son taux directeur, ou pas trop”.

Le PIB américain devrait ainsi ralentir à 2% en rythme annuel au deuxième trimestre, après 5,6% au premier, selon les économistes de Natexis Banques Populaires.

Autre indice particulièrement attendu, celui de confiance des consommateurs de l’institut Conference Board devrait reculer légèrement mardi prochain à 98 points en septembre contre 99,6 points en août, selon les économistes de BNP Paribas.

En dehors de ces préoccupations au sujet de la croissance américaine, les marchés actions devraient continuer à profiter d’un facteur de soutien important: les rapprochements d’entreprises.

Le montant total de ces opérations, qui avait atteint un record au premier semestre selon le cabinet Thomson Financial, ne donne guère de signes de fléchissement, avec encore ces derniers jours l’acquisition des laboratoires suisses Serono par le groupe allemand Merck pour 10,6 milliards d’euros, et une proposition de rachat pour 9,6 milliards d’euros du fabricant suédois de poids lourd Scania.

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 23/09/2006 12:58:18 – © 2006 AFP