Chine : les investissements en capital fixe ralentissent, pas assez pour Pékin

 
 
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Le quartier financier de Pudong, le 9 février 2006 à Shanghai (Photo : Mark Ralstom)

[12/09/2006 12:49:07] PEKIN (AFP) La Chine a connu en août un ralentissement de la croissance des investissements en capital fixe, a annoncé mardi le gouvernement, qui les a cependant jugés encore trop élevés et a appelé à la poursuite des mesures anti-surchauffe.

Les investissements en capital fixe ont progressé de +21,5% en août, en glissement annuel, alors qu’en juillet le chiffre avait été de +27,4%, a indiqué mardi le responsable du Bureau national des statistiques (BNS), Qiu Xiaohua, lors d’une conférence de presse.

“Vous pouvez voir qu’il y a eu un effet positif dans ce domaine”, a-t-il ajouté, évoquant les mesures prises par le gouvernement ces derniers mois, dont la restriction de l’accès au crédit.

“Le changement de la situation de l’investissement est dû au renforcement du contrôle sur les ventes de terrains et le crédit”, a estimé M. Qiu.

Les autorités considèrent le surinvestissement, notamment dans le secteur immobilier, comme un des principaux problèmes de l’économie, alors que le pays a connu au deuxième trimestre une croissance toujours forte, atteignant 11,3% alors que le gouvernement table sur 8% cette année.

Les taux d’intérêts ont été relevés par deux fois cette année. La semaine dernière, les taxes sur les terrains ont été augmentées.

Le responsable du BNS a cependant estimé que le rythme était encore trop fort, alors que Pékin espère contenir la croissance des investissements sous la barre des 18% pour l’ensemble de 2006.

Entre janvier et août, les investissements en capital fixe ont progressé de 29,1%, en glissement annuel, a-t-il précisé.

“C’est encore très rapide”, a-t-il jugé.

“Par conséquent, nous devrions intensifier les mesures de régulation macro-économiques pour ramener dans le droit chemin les investissements en capital fixe”, a-t-il dit.

“La priorité devrait être de mettre en oeuvre les mesures actuelles. Si nous continuons à bien les appliquer, les objectifs seront atteints”, a affirmé M. Qiu.

“Maintenant, nous allons devoir attendre au moins les chiffres de septembre avant que le gouvernement ne décide de prendre plus de mesures”, a estimé Song Guoqing, analyste dans un institut de recherches dépendant du gouvernement, le Centre chinois pour la recherche économique.

“Le gouvernement a annoncé une série de mesures pour contrôler l’économie, mais elles ne devraient pas être efficaces aussi rapidement. Elles ont besoin d’un peu de temps pour avoir un effet”, a affirmé pour sa part Yi Xianrong, expert de la finance à l’Académie chinoise des sciences sociales.

“Les chiffres ne sont pas forcément fiables”, a-t-il également jugé.

Les statistiques sont confectionnées à partir des informations envoyées par les provinces, mais, selon lui, les gouvernements locaux peuvent très bien ne pas tout dire.

Lundi, le Fonds monétaire international (FMI) a incité lundi la Chine à freiner le rythme de sa croissance pour éviter une surchauffe de l’économie.

“A court terme, un risque substantiel demeure que les politiques macroéconomiques ne soient pas assez fermes pour contenir la croissance de l’investissement”, selon les conclusions de sa revue annuelle de l’économie chinoise.

“Il faut en particulier que la politique monétaire parvienne à empêcher une explosion de la croissance du crédit qui ferait courir le risque d’un renversement de tendance et d’une forte progression des crédits bancaires non-performants”, a ajouté le FMI.

 12/09/2006 12:49:07 – © 2006 AFP